L'AZERBAÏDJAN PEUT JOUER UN RÔLE CENTRAL DANS LA SÉCURITÉ ENÉRGÉTIQUE DE L'UE, SELON UN ANALYSTE DE BRUEGEL
Paris / La Gazette
Les mesures proposées par la Commission européenne pour faire face à la crise énergétique vont dans la bonne direction, a déclaré à notre site Giovanni Sgaravatti, analyste de recherche chez Bruegel, un groupe de réflexion européen spécialisé dans l'économie.
Selon le chercheur, une solidarité accrue par une meilleure coordination des achats de gaz, par des accords bilatéraux d'échange de gaz entre les pays de l'UE en cas d'urgence, et une attention renouvelée à la réduction de la demande et à l'amélioration de l'efficacité énergétique dans les bâtiments sont autant d'évolutions positives.
« La création d'un corridor de prix dynamique temporaire n'a pas encore été détaillée, mais je crois comprendre que l'idée sous-jacente est d'établir un prix maximum auquel les transactions de gaz naturel peuvent avoir lieu sur les marchés spot TTF [Title Transfer Facility]. Par le terme "dynamique", je m'attends à ce qu'il varie en fonction du prix d'autres références (par exemple, la référence asiatique). Par "corridor", je suppose que cela signifie que les autres centres d'échange de gaz de l'UE seraient liés au prix spot TTF "corrigé" (fixé aux Pays-Bas). Je pense qu'une fois que la conception du corridor de prix dynamique aura été convenue, les plateformes de négociation auront pour tâche de le mettre en œuvre », a-t-il indiqué.
Comme l'a fait remarquer M. Sgaravatti, ces nouvelles mesures ne devraient pas affecter de manière significative les approvisionnements en provenance d'Azerbaïdjan. Dans le même temps, l'Azerbaïdjan peut jouer un rôle important dans la sécurité énergétique de l'UE pour les années à venir, a-t-il ajouté.
Citant la Commission, l'analyste a fait remarquer qu'il était bon que « la mesure permette les échanges de gaz de gré à gré, qu'elle n'affecte pas la sécurité de l'approvisionnement en gaz de l'UE et les flux intracommunautaires, qu'elle ne conduise pas à une augmentation de la consommation de gaz et qu'elle n'affecte pas la stabilité et le bon fonctionnement des marchés dérivés de l'énergie ».
« Je m'attends donc à ce que l'outil soit conçu de manière à ne pas aggraver la crise pour aucun pays de l'UE. Toutefois, ceux qui s'y opposent le plus vivement sont les pays dont (i) la sécurité d'approvisionnement n'est pas encore parfaitement claire sans le gaz naturel russe et (ii) qui disposent d'une marge de manœuvre budgétaire suffisante pour pouvoir utiliser le signal du prix du marché afin d'obtenir le gaz naturel nécessaire pour répondre à leur demande intérieure. C'est pourquoi l'Allemagne ne semble pas trop apprécier le système, alors que l'Italie en est un ardent défenseur », a-t-il expliqué.
