LE TRAFIC AÉRIEN DE PASSAGERS DÉPASSE LES NIVEAUX D'AVANT LA PANDÉMIE, SELON L’OACI
Paris / La Gazette
Au premier trimestre 2024, l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) prévoit que les niveaux de trafic aérien de passagers seront supérieurs d'environ 2 % à ceux de 2019, et que les compagnies aériennes maintiendront leur rentabilité opérationnelle observée en 2023. Cette année, la demande devrait être supérieure d'environ 3 % aux niveaux de 2019 et pourrait atteindre 4 % si le rythme de la reprise s'accélère sur les itinéraires qui n'ont pas encore atteint les niveaux d'avant la pandémie. Cela se traduit par un taux de croissance annuel composé (TCAC) d'environ 0,5 pour cent sur la période 2019-2024.
"L'engagement des États membres de l'OACI à aligner leurs réponses à la pandémie sur les orientations élaborées par le Conseil de l'OACI a été crucial pour le rétablissement de leurs services aériens", a fait remarquer le président du Conseil de l'OACI, Salvatore Sciacchitano. "La mise en œuvre des orientations postpandémiques de l'OACI est désormais tout aussi cruciale pour assurer la résilience et la durabilité de ce rétablissement".
La demande mondiale exprimée en tonnes-kilomètres de fret (FTK) devrait être inférieure d'environ 2 % aux niveaux de 2019 pour l'ensemble de l'année 2024. Cette baisse reflète principalement les réductions anticipées de la demande en raison de la faiblesse économique globale à l'échelle mondiale.
"Les objectifs ambitieux convenus par les gouvernements en vue de la décarbonisation du transport aérien d'ici 2050 soutiennent la durabilité environnementale de la reprise et du développement futur du réseau mondial de transport aérien", a estimé le secrétaire général de l'OACI, Juan Carlos Salazar. "Cette évolution est favorisée par les initiatives menées par l'OACI pour accélérer le développement et la mise en œuvre des technologies, des améliorations opérationnelles et des énergies aéronautiques plus propres qu'exige la décarbonisation. Les dernières prévisions de trafic aérien de l'OACI sont prometteuses pour le développement mondial et rappellent que la communauté internationale doit accélérer ses efforts en matière de durabilité, notamment pour assurer la production et le déploiement de carburants aéronautiques durables en quantités suffisantes".
Ces prévisions sont assorties d'une mise en garde, à savoir que les risques affectant le transport aérien international ne s'aggravent pas par rapport aux niveaux actuels.
La dernière analyse de l'OACI révèle également de nouvelles informations sur l'aviation pour l'année 2023, en montrant que le trafic aérien sur la plupart des routes avait déjà atteint ou dépassé les niveaux d'avant la pandémie à la fin de l'année. Cela correspond à la prévision antérieure de l'OACI d'une reprise presque complète du trafic aérien de passagers, à savoir environ 95 % des niveaux prépandémiques de 2019 à l'échelle mondiale d'ici la fin de 2023.
Les principales routes régionales qui ont dépassé les niveaux de 2019 d'ici à la fin de 2023 sont les suivantes : intra-Europe ; Europe de/vers l'Amérique du Nord, le Moyen-Orient, l'Asie du Sud-Ouest et l'Afrique ; Amérique du Nord de/vers l'Amérique latine et les Caraïbes, l'Asie du Sud-Ouest, l'Asie du Sud-Est et le Pacifique ; et Moyen-Orient de/vers l'Asie du Sud-Ouest et l'Afrique.
La plupart des routes internationales asiatiques, à l'exception de celles qui desservent l'Asie du Sud-Ouest, continuent d'avoir des niveaux de trafic considérablement réduits en 2023 par rapport aux niveaux d'avant la pandémie. Le trafic de fret exprimé en FTK en 2023 est estimé à 3 % en dessous des niveaux prépandémiques de 2019, reflétant l'économie mondiale.
Malgré les prix élevés du carburant et les incertitudes économiques, les bénéfices d'exploitation totaux des compagnies aériennes en 2023 sont estimés à 39 milliards USD, ce qui correspond aux niveaux de 2019. Ces bénéfices sont principalement dus à l'augmentation du nombre de passagers et aux gains de productivité réalisés par le secteur. De même, par rapport aux années précédentes, les compagnies aériennes d'Amérique du Nord et d'Europe ont capté la majorité des bénéfices du secteur.
