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APRÈS L'ÉCHEC DU CONSEIL FRANÇAIS DU CULTE MUSULMAN, LE GOUVERNEMENT VEUT RÉFORMER LA GOUVERNANCE DE L'ISLAM.

25 Janvier 2022 12:02 (UTC+01:00)
APRÈS L'ÉCHEC DU CONSEIL FRANÇAIS DU CULTE MUSULMAN, LE GOUVERNEMENT VEUT RÉFORMER LA GOUVERNANCE DE L'ISLAM.
APRÈS L'ÉCHEC DU CONSEIL FRANÇAIS DU CULTE MUSULMAN, LE GOUVERNEMENT VEUT RÉFORMER LA GOUVERNANCE DE L'ISLAM.

Paris / La Gazette

Totalement paralysé et critiqué de toutes parts, le Conseil français du culte musulman (CFCM) pourrait bientôt disparaître. Pour le remplacer, le gouvernement mise sur une nouvelle organisation plus proche des acteurs de terrain. Un Forum de l'islam de France doit se tenir début février pour ouvrir ce chantier complexe.

C'est une période décisive pour l'islam en France. Le Conseil français du culte musulman (CFCM), longtemps interlocuteur privilégié des pouvoirs publics, connaît ces derniers jours une lente agonie et pourrait céder la place à une nouvelle organisation, moins centralisée et plus proche du terrain.

Cette semaine, un imbroglio autour de la présidence de l'organisation a une nouvelle fois mis en lumière son fonctionnement ubuesque. Alors que le mandat du président sortant, Mohammed Moussaoui, est arrivé à son terme, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems Eddine Hafiz, devait lui succéder à la tête du CFCM. Mais la fédération qu'il dirige a claqué la porte du bureau de l'institution en mars dernier, entraînant dans son sillage trois autres fédérations dissidentes.

Cette querelle interne apparaît comme le dernier épisode de la guerre d'influence que se livrent l'Algérie et le Maroc pour asseoir leur hégémonie sur l'islam dans l'Hexagone.

Pour le gouvernement français, c'est est assez. Interrogé jeudi par FranceInfo, le ministre de l'Intérieur et des Cultes, Gérald Darmanin a assuré que le CFCM avait « vécu » tout en rappelant qu'il s'agissait « d'une association indépendante ».

Une association qui pourrait s'autodissoudre lors d'une assemblée générale, le 19 février prochain. Dans une tribune, son président sortant a lui-même reconnu que l'instance, n'était « plus viable » dans son format actuel.

Mais son délégué général, Abdallah Zekri, joint par France 24, assure que la majorité des deux tiers nécessaire à une dissolution ne sera pas atteinte. « Le CFCM ne vit pas ses derniers jours. En revanche, il faut revoir la manière dont il fonctionne et mettre fin à la cooptation pour privilégier ceux qui se battent pour être élus. Ce ne sont plus les notables qui doivent décider mais la base. »

Crée en 2003 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, le CFCM souffre depuis de nombreuses années d'un manque de légitimité. Aujourd'hui, les huit fédérations qui le composent ne représentent plus qu'un tiers des quelque 3 000 mosquées de France.

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