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LA POLOGNE ET LA HONGRIE S'OPPOSENT AUX DIRIGEANTS DE L'UE SUR LA RÉFORME DE L'IMMIGRATION

7 Octobre 2023 15:49 (UTC+01:00)
LA POLOGNE ET LA HONGRIE S'OPPOSENT AUX DIRIGEANTS DE L'UE SUR LA RÉFORME DE L'IMMIGRATION
LA POLOGNE ET LA HONGRIE S'OPPOSENT AUX DIRIGEANTS DE L'UE SUR LA RÉFORME DE L'IMMIGRATION

Paris / La Gazette

Les dirigeants d'extrême droite de la Hongrie et de la Pologne ont rejeté un communiqué de groupe sur l'immigration irrégulière alors que le sommet des dirigeants européens touchait à sa fin.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki ont rejeté une proposition de communiqué à inclure dans un document sur la conclusion du sommet vendredi.

Cette décision a contraint le président du Conseil européen, Charles Michel, à publier en son nom un communiqué distinct sur la politique d'asile et la protection des frontières, et les dirigeants français et allemand ont déclaré que le processus législatif sur cette question se poursuivrait comme prévu.

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, qui a accueilli le sommet à Grenade, a rejeté les inquiétudes concernant le conflit.

"La chose la plus importante est ce que nos ministres de l'intérieur ont réalisé il y a quelques semaines avec l'accord sur la régulation de la crise, car c'est ce qui est vraiment pertinent en termes politiques", a-t-il estimé.

Le rassemblement a toutefois permis au Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, qui doit affronter des élections générales ce week-end, et au Premier ministre hongrois, Viktor Orban, de faire valoir leurs compétences populistes auprès de leurs publics nationaux.

M. Morawiecki s'est vanté que son "veto" à un communiqué commun sur l'immigration "signifiait que ce processus ne se poursuivrait pas [...] et que la Pologne avait la possibilité de l'arrêter".

M. Orban a comparé l'accueil des réfugiés à une agression sexuelle.

"L'accord sur l'immigration est politiquement impossible, ni aujourd'hui, ni dans les années à venir", a insisté M. Orban. "Parce que légalement, nous sommes, comment dire, violés. Si vous êtes violés légalement, forcés d'accepter quelque chose que vous n'aimez pas, comment voulez-vous qu'il y ait un compromis ?", s'est-il lamenté.

Le bloc des nations européennes est resté divisé sur la manière de traiter l'immigration irrégulière, un sujet qui est devenu un point d'ignition dans la politique du continent et un centre d'intérêt pour les partis d'extrême droite qui ont appelé à des restrictions accrues.

Mercredi, un accord a été conclu sur les moyens de faire face aux périodes d'arrivées particulièrement nombreuses, ce qui a permis de lever un obstacle majeur dans les efforts déployés pour mettre en place une réforme plus importante de l'immigration avant les prochaines élections européennes.

Depuis des années, l'Europe est à l'avant-garde d'une tendance mondiale à la militarisation des frontières, aux expulsions et aux mesures de dissuasion destinées à accroître les risques de l'immigration clandestine.

Des dizaines de milliers de migrants et de réfugiés, dont beaucoup fuient la guerre et les conflits dans des pays comme la Syrie et l'Afghanistan, ont payé de leur vie, se noyant dans leurs efforts désespérés pour traverser la Méditerranée en quête de sécurité et d'un avenir meilleur.

Les groupes de défense des droits de l'homme imputent ces tragédies aux mesures de dissuasion sévères de l'UE, qui comprennent des accords avec des gouvernements étrangers qui, selon les critiques, externalisent les éléments les plus sordides de l'application de la législation sur l'immigration et encouragent les violations des droits de l'homme.

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