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Vazeh ASGAROV, Docteur de l’Univesité de Strasbourg: Seconde guerre de Karabakh ou l’opération «Poing de fer»

5 Octobre 2021 20:59 (UTC+01:00)
Vazeh ASGAROV, Docteur de l’Univesité de Strasbourg: Seconde guerre de Karabakh ou l’opération «Poing de fer»
Vazeh ASGAROV, Docteur de l’Univesité de Strasbourg: Seconde guerre de Karabakh ou l’opération «Poing de fer»

Paris / Lagazetteaz

Dr. Vazeh ASGAROV,

Docteur de l’Univesité de Strasbourg

Membre du conseil d'administration du Parti du Nouvel Azerbaïdjan

De 1988 à 1994, dans la région du Caucase du Sud, un conflit a opposé l’Arménie à l’Azerbaïdjan, pour le contrôle du Karabakh, territoire situé en Azerbaïdjan, mais peuplé à majorité d’Arméniens depuis l’époque soviétique.

La première guerre du Karabakh s’est soldée par une défaite humiliante pour l’Azerbaïdjan. Le conflit a atteint son intensité maximale entre le 23 et le 26 février 1992 avec le massacre de Khodjali, causant selon les autorités azerbaïdjanaises la mort de 613 personnes, dont 106 femmes et 83 enfants. En raison de l'agression arménienne contre la République d'Azerbaïdjan, le pays a perdu plus de 17 000 kilomètres carrés, soit environ 20% de son territoire. Les Arméniens ont fait prisonniers 4852 Azerbaïdjanais, y compris 323 femmes, 54 enfants et 410 personnes âgées. Plus de 18 000 personnes ont été tuées, plus de 50 000 sont blessés ou estropiés, 4852 personnes sont portées disparues, dont 169 enfants, 338 femmes et 286 vieillards. Aujourd’hui, 783 personnes sont prises en otage en Arménie.

L’Azerbaïdjan a dès lors mené, surtout après le cessez-le feu signé en 1994 (protocole de Bichkek), des négociations diplomatiques à long terme avec la République d'Arménie au sein de diverses organisations internationales pour la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Pendant presque 30 ans la demande de retrait sans réserve des forces d'occupation des terres azerbaïdjanaises a été, en Arménie, à l'origine de déclarations populistes, telles que « Le Karabagh, c'est l'Arménie, point » de Nikol Pachinyan, arrivé au pouvoir à la suite de la révolution de velours en Arménie en 2018.

Au début 2016, lorsque des plans précis de règlement du conflit ont été discutés, l'Arménie a de nouveau eu recours à la provocation armée, et bombardé des zones densément peuplées, y compris des écoles, des hôpitaux et des lieux de culte le long de la ligne de contact.

Les attaques arméniennes ont tué six civils azerbaïdjanais, dont des enfants, tandis que 33 personnes ont été grièvement blessées. Les forces armées azerbaïdjanaises ont lancé une contre-offensive réussie pour riposter aux provocations de l'ennemi et ont libéré plus de 2 000 hectares de territoires occupés dans les régions de Fuzuli, Jabrayil et Aghdara.

Si, d'une part, les événements d'avril ont montré la force de l'armée azerbaïdjanaise, ils ont d'autre part une fois de plus démontré que le maintien du statu quo et la présence des troupes arméniennes dans les territoires occupés de l'Azerbaïdjan étaient les principales causes de tensions dans la zone de conflit et que l'Azerbaïdjan ne s'accommodera jamais de l'occupation.

Tout au long de 2016, des discussions substantielles ont eu lieu entre les présidents azerbaïdjanais et arménien à Vienne et à Saint-Pétersbourg. Mais en raison de la position non constructive de l'Arménie, ces réunions n'ont marqué aucun progrès dans le règlement du conflit. L'Arménie a également poursuivi ses provocations politiques et militaires en 2017.

Les déclarations populistes de Premier Ministre Nikol Pashinyan par ailleurs ont miné la possibilité d'un règlement pacifique du conflit.

En juillet 2020, une série d'affrontements d'artillerie d'intensité variable ont eu lieu, à la suite desquels au moins 16 soldats et un civil ont été tués. Parmi les victimes militaires azerbaïdjanaises figuraient un général de division, un colonel et deux majors.

Les affrontements directs ont fini par se transformer en véritable guerre.
Le 27 septembre 2020, en réponse à une violation flagrante du cessez-le-feu par les forces armées arméniennes, les forces armées azerbaïdjanaises ont lancé des opérations de contre-offensive. Une mobilisation partielle et la loi martiale sont déclarées.

La capacité de défense de l'armée du pays occupant s'est brisée en peu de temps. L’armée azerbaïdjanaise a d'abord dégagé les points stratégiques, puis a libéré les régions de Jabrayil le 4 octobre, Fuzuli le 17 octobre, Zangilan le 20 octobre, Gubadli le 25 octobre.

La première reprise des négociations sur un cessez-le-feu a eu lieu le 10 octobre par la médiation de la Russie. Malgré cela les hostilités a été repris. Une deuxième tentative initiée le 18 octobre sous la médiation du Groupe de Minsk a également échoé, ainsi qu'une troisième, proposé par les Etats-Unis le 26 octobre .

Le 8 novembre 2020, le Président Ilham Aliyev, annonce la libération de Choucha. Le 10 novembre 2020, l'Arménie capitule, et le Président azerbaïdjanais, le Premier ministre arménien et le Président russe signent enfin un accord sur la cessation de toutes les hostilités et les opérations militaires en zone de conflit.

Après 30 années de conflit, l’Azerbaïdjan a mis fin à l’occupation de l’Arménie et a restauré lui-même son intégrité territoriale, pourtant exigée depuis 1993 par l’ONU par quatre résolutions (N° 822, 853, 874, 884).

Selon l’accord, Aghdam a été libérée le 20 novembre, Kelbedjer le 25 novembre et Latchine le 1er décembre 2020 sans tirer une seule balle et sans subir de perte en vies humaines. L’accord comprend également la construction des nouvelles communications de transport reliant la République autonome du Nakhtchivan et les régions occidentales de l'Azerbaïdjan à travers le territoire arménien.

Il prévoit également le déploiement de forces de paix russes dans la région pour cinq ans renouvelables et la création d'un centre d'observation russo-turc afin de contrôler le cessez-le-feu.

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