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L'IRAN DÉMENT LES INFORMATIONS FAISANT ÉTAT DE PROJETS RUSSES D'UTILISATION DE SON SATELLITE

9 Août 2022 09:38 (UTC+01:00)
L'IRAN DÉMENT LES INFORMATIONS FAISANT ÉTAT DE PROJETS RUSSES D'UTILISATION DE SON SATELLITE
L'IRAN DÉMENT LES INFORMATIONS FAISANT ÉTAT DE PROJETS RUSSES D'UTILISATION DE SON SATELLITE

Paris / La Gazette

L'Iran a rejeté les rapports des médias suggérant que Moscou utilisera son satellite pour aider la Russie dans sa guerre en Ukraine.

Moscou a fait décoller, mardi, un satellite iranien d'observation. Certains responsables occidentaux craignent que la Russie ne l'utilise pour soutenir son offensive en Ukraine.

Le satellite d'observation lancé par Moscou a décollé du Kazakhstan, selon l'agence spatiale russe Roscosmos. Des images diffusées en direct montrent la fusée Soyouz-2.1b transportant le satellite iranien Khayyam décollant du cosmodrome de Baïkonour, contrôlé par la Russie.

Dans son communiqué publié ce dimanche, l'Agence spatiale iranienne (Iranian Space Agency-ISA) a déclaré que le satellite, baptisé « Khayyam » en référence à un mathématicien perse du XIIe siècle, sera entièrement contrôlé par des experts et des techniciens iraniens « dès le premier jour » de son lancement, ce 9 août.

« Tous les ordres liés au contrôle et à l'exploitation de ce satellite seront exécutés et émis dès le premier jour et immédiatement après le lancement par des experts iraniens basés dans les... bases spatiales iraniennes », a précisé l'ISA dans son communiqué.

« Aucun autre pays n'aura accès à ces informations, et les rumeurs concernant l'utilisation des images satellitaires à des fins militaires d'un autre pays sont totalement infondés », a ajouté l'agence.

La semaine dernière, la société d'État russe Roscosmos a annoncé son intention de lancer le satellite iranien Khayyam à bord de sa fusée Soyouz-2.1b depuis le cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan, le 9 août. La fusée transportera également 16 engins spatiaux plus petits, conçus par diverses universités, sociétés commerciales et organisations à but non lucratif.

Le satellite Khayyam, équipé de dispositifs de mesure précis, vise à améliorer les capacités de l'Iran en matière de gestion et de planification dans les domaines de l'agriculture, des ressources naturelles, de l'environnement, de l'exploitation minière, de la surveillance des frontières et des catastrophes naturelles.

La déclaration a également révélé que les forces militaires iraniennes suivraient leur propre voie pour obtenir l'imagerie satellitaire requise pour leurs besoins techniques et stratégiques.

Cette déclaration est intervenue après que le Washington Post, basé aux États-Unis, a publié un rapport affirmant que la Russie, qui est responsable du lancement du satellite Khayyam, l'utilisera à ses propres fins dans le cadre de la guerre en cours en Ukraine. Selon le rapport, le nouveau satellite fournira à Téhéran « des capacités sans précédent, y compris la surveillance quasi-continue d'installations sensibles en Israël et dans le golfe Persique. » Mais Moscou utiliserait d'abord le satellite pour « renforcer sa surveillance des cibles militaires » dans la guerre en Ukraine.

Téhéran a longtemps affirmé que son programme spatial ne visait que des objectifs civils et de défense et ne violait pas l'accord nucléaire de 2015 entre l'Iran et les puissances mondiales, ni aucun autre accord international.

Entre-temps, les précédents lancements ont suscité la désapprobation des gouvernements occidentaux, arguant que les systèmes de lancement de satellites intègrent des technologies interchangeables avec celles utilisées dans les missiles balistiques capables de délivrer une charge nucléaire. L'Iran a nié à plusieurs reprises que ses activités spatiales servent de couverture au développement de missiles balistiques.

L'Iran a réussi à mettre en orbite son premier satellite militaire en avril 2020, plaçant le Noor, ou « lumière » en persan, sur une orbite à 425 kilomètres au-dessus de la surface de la terre. En mars, Téhéran a annoncé avoir réussi à mettre en orbite un « satellite de reconnaissance » militaire, appelé « Nour-2 », à 500 kilomètres de la terre. Selon le commandant de l'espace de la force aérospatiale des gardiens de la révolution, Ali Jafarabadi, l'Iran prévoit d'envoyer une série de satellites militaires en orbite au cours des prochaines années.

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