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LES POURPARLERS DE PAIX AVEC L'ARMÉNIE ONT FAIT "PEU DE PROGRÈS" EN 2022, ESTIME BAKOU.

28 Décembre 2022 17:18 (UTC+01:00)
LES POURPARLERS DE PAIX AVEC L'ARMÉNIE ONT FAIT "PEU DE PROGRÈS" EN 2022, ESTIME BAKOU.
LES POURPARLERS DE PAIX AVEC L'ARMÉNIE ONT FAIT "PEU DE PROGRÈS" EN 2022, ESTIME BAKOU.

Paris / La Gazette

Le processus de paix entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie a fait très « peu de progrès » cette année en raison de l'attitude peu constructive de l'Arménie, selon le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères Jeyhun Bayramov.

S'exprimant lors d'une conférence de presse à Bakou mardi, M. Bayramov a fait le bilan de l'année 2022 et a souligné que son pays a maintenu « avec succès » une « politique étrangère indépendante, ouverte et pragmatique fondée sur les intérêts nationaux » et a continué à améliorer ses relations avec les pays voisins tout au long de l'année.

« Diverses plateformes ont été mises en place en 2022 pour les pourparlers de paix », a souigné M. Bayramov en réponse à une question sur les tentatives de la France d'agir en tant que médiateur entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. « Obtenir des résultats est ce qui est important pour nous. Les négociations doivent être axées sur les résultats. Ce n'est pas une priorité pour nous de nous concentrer sur une plateforme unique, mais nous ne pouvons pas non plus accepter des plateformes qui incluent des États non objectifs et injustes », a-t-il noté.

Le diplomate azerbaïdjanais a également évoqué la dernière flambée de tensions entre les deux nations, impliquant le blocus du corridor de Latchine au Karabakh, une région qui a enfermé les voisins du Caucase du Sud dans un conflit vieux de plusieurs décennies pour son contrôle. Le Karabakh est internationalement reconnu comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, mais a été illégalement occupé par l'Arménie pendant trois décennies, jusqu'en 2020.

Bakou et Erevan se sont livrés deux guerres pour ce territoire dans les années 1990, puis à l'automne 2020, lorsque six semaines d'affrontements particulièrement intenses ont fait plus de 6 500 morts avant qu'une trêve négociée par la Russie ne mette fin aux hostilités.

Dans le cadre de l'accord de 2020, l'Arménie a rendu des pans de territoire qu'elle occupait illégalement depuis des décennies et la Russie a stationné une force de 2 000 soldats de la paix dans la région pour superviser une trêve fragile.

Depuis la mi-décembre, un groupe d'activistes azerbaïdjanais proteste contre l'exploitation minière illégale qui a causé des dommages environnementaux dans la région. Bakou a déclaré avoir conclu un accord avec le contingent russe de maintien de la paix au début du mois de décembre pour que ses experts puissent enquêter sur la mine d'or de Kızılbulak et la mine de cuivre de Demirli, situées sur des terres azerbaïdjanaises où vivent des Arméniens, au motif que des pillages et une exploitation illégale ont été observés, mais les militants et les experts se sont vu interdire l'accès à la zone.

« Ce sont les Arméniens qui ont empêché les experts azerbaïdjanais d'entrer dans la région. C'était la provocation de personnes se décrivant comme des dirigeants arméniens, car nous avions un accord à ce sujet et le contingent de maintien de la paix russe a également été informé à l'avance », a expliqué M. Bayramov. « Comme rien ne donnait de résultats, les écologistes azerbaïdjanais ont commencé à protester. Ils expriment leurs objections pour des raisons tout à fait justifiées », a-t-il dit.

Corridor de Zangazur

Interrogé sur le blocage par l'Arménie du projet de corridor de Zangazur, qui prévoit de relier les villes de l'Azerbaïdjan occidental au Nakhitchevan, M. Bayramov a déclaré : « Conformément à un accord avec l'Iran, un pont est en cours de construction sur la rivière Aras et il constituera une courte voie alternative entre Zangilan et le Nakhitchevan ».

« L'attitude de l'Arménie à l'égard du corridor de Zangazur ne peut que lui nuire. Le mieux pour eux serait de comprendre cela le plus tôt possible et de remplir leurs obligations en prenant des mesures pragmatiques conformes à leurs intérêts nationaux. »

La région de Zangazur faisait partie de l'Azerbaïdjan, mais dans les années 1920, les Soviétiques ont donné cette région à l'Arménie. Après cette décision, l'Azerbaïdjan a perdu son lien avec le Nakhitchevan et certaines parties du chemin de fer entre les deux pays ont été détruites.

L'Azerbaïdjan s'est concentré sur des projets dans le corridor de Zangazur, qui comprendra des autoroutes et des lignes ferroviaires traversant des territoires de la région arménienne de Syunik. Une fois ces parties réparées, l'Azerbaïdjan pourra rejoindre l'Iran, l'Arménie et le Nakhitchevan sans interruption par le train. Le chemin de fer reliera également la Turquie à la Russie en passant par l'Azerbaïdjan.

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