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L’ACTIVISTE FRANÇAIS FRANCK MOURAD PAPAZIAN INTERDIT DE SÉJOUR EN ARMÉNIE

14 Juillet 2022 16:56 (UTC+01:00)
L’ACTIVISTE FRANÇAIS FRANCK MOURAD PAPAZIAN INTERDIT DE SÉJOUR EN ARMÉNIE
L’ACTIVISTE FRANÇAIS FRANCK MOURAD PAPAZIAN INTERDIT DE SÉJOUR EN ARMÉNIE

Paris / La Gazette

Mourad Papazian a été interdit d'entrée en Arménie et expulsé vers la France par les autorités de la République d'Arménie

Mourad Papazian, membre du Bureau de l'ARF (Fédération Révolutionnaire Arménienne) et du CCAF (Conseil de coordination des organisations arméniennes de France), a été interdit d'entrée en Arménie. Alors qu’il arrivait à l’aéroport de Zvarnots en compagnie de son épouse, ce mercredi 13 juillet, la police des frontières de l’Arménie lui a refusé l’accès au territoire de l’Arménie, confisqué son passeport, et expulsé vers la France. Il a lui également été notifié son interdiction de séjour en Arménie.

"J'ai le regret de vous informer qu'hier, j'ai été interdit d'entrer en Arménie. Sur ordre du Premier ministre Nikol Pashinyan, je suis considéré comme une personne indésirable en Arménie." a-t-il déclaré sur sa page Facebook.

Mourad Papazian est membre du bureau mondial de la FRA et co-président du CCAF avec le lobbyiste arménien Ara Toranian.
Le 1er juin 2021il avait organisé, avec plusieurs nationalistes arméniens français, une attaque avec contre les véhicules accompagnant le Premier ministre Nikol Pashinyan en visite officielle en France. Les manifestant avaient frappé les voitures officielles et tenté d’en briser les vitres.


Face à la politique de réconciliation de Pachinyan, les jusqu’au-boutistes de la diaspora française

Cet événement est à rapprocher de la politique du Premier Ministre arménien Nilkol Pachinyan, qui souhaite désormais tourner la page du Karabakh et entretenir des relations normales avec ses voisins, Turquie et Azerbaïdjan. Une normalisation qui paraît nécessaire, à la fois pour la paix dans la région, la sécurité des Arméniens comme des Azerbaïdjanais, et l’économie arménienne, en grande difficulté.

En avril 2022, l’Arménie et l'Azerbaïdjan ont décidé de lancer les préparatifs pour les pourparlers de paix. Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, et le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, ont ordonné à leurs ministres des Affaires étrangères respectifs de "commencer les préparatifs aux pourparlers de paix entre les deux pays", lors d'une rencontre organisée mercredi 6 avril 2022, à Bruxelles, sous médiation du président du Conseil européen, Charles Michel,

Cette initiative, qui vise à rétablir la stabilité de la région après 30 années de guerre et d’occupation, n’est bien sûr pas du goût des ultra-nationalistes arméniens qui ont manifesté plusieurs fois à Erevan. Elle met surtout en ébullition la communauté arménienne française qui s’est radicalisée ces dernières années, surtout après la libération, par les forces azerbaïdjanaises, des territoires occupés du Karabakh.

En France, durant des années, les Arméniens qui s’opposaient au CCAF étaient ostracisés, pratiquement mis à l’écart de la communauté. Aujourd’hui, preuve en sont les commentaires assassins postés sur les réseaux sociaux annonçant l’expulsion de Papazian, la diaspora commence à remettre en question la politique dangereuse des associations politiques arméniennes. Les deux co-présidents du CCAF sont d’ailleurs sur la sellette, et misent leur réélection sur des modifications statutaires. Nombre d’associations arméniennes demande à l’Etat, dont les représentants se rendent chaque année au dîner du CCAF, à ne plus considérer cette association comme représentative de la communauté arménienne.

Cet épisode est sans doute de nature à inviter les autorités françaises à aller dans ce sens, tant il leur sera difficile de se montrer aux côtés de personnalités indésirables en Arménie.




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