L'expert français : Le développement des énergies alternatives en Azerbaïdjan est très pertinent dans le contexte de la situation actuelle sur le marché de l'énergie
Bakou/Lagazetteaz
Le développement des énergies alternatives en Azerbaïdjan est très pertinent dans le contexte de la situation actuelle du marché de l'énergie, a été déclaré à Lagazetteaz par Francis Perrin, chercheur principal du “Policy Center for the New South” (PCNS, Rabat) et de l'Institut français des relations internationales et stratégiques (IRIS, Paris).
"Comme certains pays producteurs et exportateurs de pétrole et de gaz naturel, l'Azerbaïdjan a pris plusieurs mesures ces dernières années dans le domaine des énergies renouvelables, en particulier l'énergie solaire, éolienne et hydraulique. À cet égard, la période 2019-2020 a été particulièrement importante en termes de décisions et de projets. La création d'une commission pour la mise en œuvre de projets pilotes dans le domaine des énergies renouvelables a constitué un progrès significatif dans cette direction", a déclaré l'expert.
Il a également noté que les principaux objectifs sont de diversifier le bilan énergétique du pays et de l'économie nationale, de réduire sa dépendance aux hydrocarbures, d'améliorer la sécurité énergétique, de développer des sources d'énergie durables (respectueuses de l'environnement), de fournir une énergie abordable à la population et de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.
"L'une des principales tâches consiste à produire environ 30 % de l'électricité de l'Azerbaïdjan à partir de sources renouvelables d'ici 2030. La diversification du bilan énergétique du pays est l'une des priorités de la politique nationale. Dans le contexte économique et énergétique actuel, dans des conditions de prix du pétrole très bas et de périodes difficiles pour les pays producteurs, ces mesures stratégiques sont bien sûr très pertinentes. La production de pétrole en Azerbaïdjan devrait diminuer de 771 000 barils par jour en avril 2020 à 620 000 barils par jour en 2021, conformément à l'accord de l'OPEP +. Et les prix du pétrole sont environ 50 % plus bas qu'au début de cette année. L'Azerbaïdjan, le ministère de l'énergie, d'autres structures nationales et la SAF “Azerenergie” veulent accélérer ce processus, même si le pétrole et le gaz resteront longtemps la base de l'économie nationale", assuré M. Perrin.
En outre, en parlant des accords récemment conclus avec la société saoudienne “ACWA Power” et la société “Émirati Masdar” dans le domaine des énergies alternatives, l'expert a noté que ces deux projets répondent à ces objectifs.
"Les deux projets seront développés par des entreprises du Moyen-Orient qui ont une expérience dans le domaine des sources d'énergie renouvelables. Ces projets sont importants en termes de capacité", a souligné l'expert français.
“Plusieurs aspects devraient être pris en compte pour progresser davantage : créer des conditions pour les investissements, y compris, bien sûr, les investissements étrangers, renforcer le réseau d'alimentation électrique et améliorer la coopération entre les différents ministères et agencies.”, a ajouté Francis Perrin.
En conclusion, l’expert a résume qu’"en outre, il est nécessaire de mener des recherches supplémentaires dans ce domaine et de discuter de nouveaux partenariats, notamment avec des entreprises opérant actuellement dans le pays (BP est l'une d'entre elles). Un soutien technique et financier sera également nécessaire. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) pourrait devenir l'une des principales institutions financières dans cette situation", a conclu l'expert.
