LA COP28 EST UN "MOMENT DE VÉRITÉ" POUR L'INDUSTRIE PÉTROLIÈRE, ESTIME LE PATRON DE L'AGENCE INTERNATIONALE DE L'ÉNERGIE
Paris / La Gazette
L'industrie mondiale du pétrole et du gaz a été avertie qu'elle se trouve face à un "moment de vérité" lors de la grande conférence des Nations unies sur le climat qui se tiendra la semaine prochaine.
Fatih Birol, chef de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), s'exprimait à l'occasion de la publication d'un nouveau rapport sur l'avenir des combustibles fossiles par l'AIE, l'organisme de surveillance de l'énergie mondiale.
M. Birol a exhorté que le secteur devait choisir entre contribuer à la crise climatique ou "faire partie de la solution".
L'année dernière, les entreprises du secteur des combustibles fossiles n'ont représenté que 1 % des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables.
"La vérité désagréable que l'industrie doit accepter est qu'une transition réussie vers l'énergie propre nécessite une demande beaucoup plus faible en pétrole et en gaz, ce qui signifie une réduction des opérations pétrolières et gazières au fil du temps - et non pas leur expansion. Il n'y a pas d'échappatoire possible", a estimé M. Birol.
M. Birol a souligné que pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux, il fallait "abandonner l'illusion que des quantités invraisemblables de carbone capturé étaient la solution".
Le rapport estime que, sur la base de la consommation actuelle de pétrole et de gaz, le monde devrait capturer ou éliminer quelque 32 milliards de tonnes de carbone pour empêcher les températures d'augmenter de plus de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, ce qui est considéré comme un seuil essentiel pour limiter les effets du changement climatique.
L'industrie pétrolière et gazière est l'un des principaux investisseurs dans le piégeage et le stockage du carbone, mais elle a été fortement critiquée dans le rapport pour ne pas avoir suffisamment investi dans les énergies renouvelables.
L'ensemble des investissements mondiaux dans les énergies propres est estimé à environ 1,8 milliard de dollars, selon l'AIE. Mais les producteurs de combustibles fossiles ne sont responsables que de 1 % de ce montant, soit 18 milliards de dollars, le reste provenant des gouvernements et d'autres industries.
