LE DIRECTEUR DE LA BANQUE MONDIALE MET EN GARDE CONTRE LA MÉFIANCE QUI DIVISE LE SUD ET L'OUEST DE LA PLANÈTE
Paris / La Gazette
Lors d'une réunion des ministres des Finances du G20 en Inde, le nouveau directeur de la Banque mondiale a mis en garde contre les divisions croissantes entre les pays riches et les pays pauvres, qui risquent d'aggraver la pauvreté dans le monde en développement.
De nombreux pays se remettent encore du double choc de la pandémie de coronavirus et des retombées de la guerre menée par la Russie en Ukraine, qui a frappé les prix mondiaux des carburants et des matières premières.
Le changement climatique, quant à lui, affecte plus douloureusement certains des pays les plus pauvres et les moins à même d'y faire face.
Ajay Banga, président de la Banque mondiale, a déclaré qu'il craignait que l'absence de progrès ne divise l'économie mondiale, au détriment des plus pauvres.
« Ce qui me tient éveillé la nuit, c'est la méfiance qui sépare discrètement le Nord et le Sud de la planète à un moment où nous devrions nous unir », a dit M. Banga lors de la réunion de deux jours des ministres des Finances et des dirigeants des banques centrales à Gandhinagar, dans l'État du Gujarat.
« La frustration des pays du Sud est compréhensible. À bien des égards, ils paient le prix de notre prospérité », a expliqué M. Banga, né en Inde et naturalisé américain, qui a pris ses fonctions le mois dernier après avoir été nommé par le président des États-Unis, Joe Biden.
« Alors qu'ils devraient être en pleine ascension, ils craignent que les ressources promises ne soient détournées au profit de la reconstruction de l'Ukraine, ils estiment que les règles en matière d'énergie ne sont pas appliquées de manière uniforme, ce qui limite leur ambition, et ils s'inquiètent que l'emprise de la pauvreté n'entraîne une nouvelle génération dans sa chute ».
La Banque mondiale a précisé qu'elle s'efforçait d'accroître sa capacité financière - notamment en levant des capitaux hybrides auprès des actionnaires - afin de stimuler la croissance et l'emploi, mais elle a ajouté que l'économie future ne pouvait pas reposer sur une expansion au détriment de l'environnement.
« La vérité est simple : nous ne pouvons pas supporter une autre période de croissance à forte intensité d'émissions », a insisté M. Banga.
