LA BANQUE MONDIALE ANNONCE DE SOMBRES PERSPECTIVES POUR L'ÉCONOMIE MONDIALE
Paris / La Gazette
L'économie mondiale devrait fortement ralentir cette année, entravée par des taux d'intérêt élevés, les répercussions de l'invasion de l'Ukraine par la Russie et les effets persistants de la pandémie de coronavirus.
C'est ce que prévoit la Banque mondiale, un organisme de lutte contre la pauvreté composé de 189 pays, qui estime que l'économie internationale ne progressera que de 2,1 % en 2023, après une croissance de 3,1 % en 2022.
S'adressant aux journalistes mardi, Indermit Gill, économiste en chef de la Banque mondiale, a qualifié les dernières conclusions de « nouveau rapport sombre ». La banque, a-t-il dit, s'attend à ce que « le ralentissement brutal et synchronisé de l'année dernière se poursuive cette année en un ralentissement brutal ».
« D'ici la fin de l'année prochaine, un tiers des pays en développement n'atteindront pas le niveau de revenu par habitant qu'ils avaient à la fin de 2019 », a-t-il déclaré.
Néanmoins, le dernier rapport de la Banque sur les perspectives économiques mondiales marque une amélioration par rapport à ses prévisions précédentes de janvier. Cette estimation prévoyait une croissance mondiale de seulement 1,7 % cette année.
La Réserve fédérale et d'autres grandes banques centrales ont relevé vigoureusement les taux d'intérêt pour lutter contre une résurgence de l'inflation, déclenchée par un rebond plus fort que prévu de la récession pandémique, des pénuries d'approvisionnement persistantes et des chocs sur les prix de l'énergie et des denrées alimentaires provoqués par la guerre en Ukraine.
Mais l'économie mondiale s'est montrée étonnamment résistante face à la hausse des coûts d'emprunt, et la Banque mondiale prévoit que la croissance s'accélérera pour atteindre 2,4 % en 2024.
La zone euro, qui représente les 20 pays partageant la même monnaie, devrait afficher une croissance collective de 0,4 % cette année. Il s'agit là aussi d'une légère amélioration : en janvier, la Banque mondiale ne prévoyait aucune croissance pour la zone euro cette année. L'Europe, qui luttait contre la hausse des prix de l'énergie provoquée par la guerre en Ukraine, a bénéficié d'un hiver étonnamment chaud, qui a réduit la demande de chauffage.
La Banque mondiale a revu à la hausse ses perspectives pour 2023 en ce qui concerne la Chine, après que Pékin a assoupli, à la fin de l'année dernière, sa politique « zéro COVID », qui avait restreint les déplacements et pesé sur l'économie du pays. La deuxième économie mondiale devrait désormais enregistrer une croissance de 5,6 % en 2023, contre 3 % l'année dernière. La Banque mondiale prévoit une décélération de la croissance du Japon, qui passerait de 1 % en 2022 à 0,8 % cette année. Elle prévoit un ralentissement de la croissance de l'Inde, qui passerait de 7,2 % l'année dernière à 6,3 %.
La banque prévoit un ralentissement marqué du commerce mondial cette année. Elle prévoit une forte baisse des prix de l'énergie et d'autres matières premières cette année et l'année prochaine.
