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LES MEMBRES DE L'UE RESTENT DIVISÉS SUR LE PLAFONNEMENT DU PRIX DU GAZ

16 Décembre 2022 10:26 (UTC+01:00)
LES MEMBRES DE L'UE RESTENT DIVISÉS SUR LE PLAFONNEMENT DU PRIX DU GAZ
LES MEMBRES DE L'UE RESTENT DIVISÉS SUR LE PLAFONNEMENT DU PRIX DU GAZ

Paris / La Gazette

Les ministres de l'Énergie de l'Union européenne, réunis mardi à Bruxelles, ont eu du mal à se mettre d'accord sur un plafonnement des prix du gaz à l'échelle de l'Union, après des mois de querelles intestines sur la question de savoir si cette mesure peut atténuer la crise énergétique en Europe.

En réponse aux demandes répétées de certains pays, la Commission européenne a proposé le mois dernier un plafonnement des prix, dernière réponse de l'UE aux bouleversements économiques provoqués par la réduction des livraisons de gaz à l'Europe par la Russie cette année, ce qui a entraîné une flambée des prix de l'énergie.

« Les citoyens européens sont à l'agonie, les entreprises européennes ferment et l'Europe a débattu inutilement », a déclaré mardi le ministre grec de l'Énergie, Konstantinos Skrekas, appelant à un accord rapide sur le plafonnement.

La Grèce et d'autres pays, dont la Belgique, l'Italie et la Pologne, affirment qu'un plafond protégerait leurs économies des prix élevés de l'énergie, tandis que l'Autriche, l'Allemagne et les Pays-Bas craignent qu'il ne détourne de l'Europe des cargaisons de gaz dont elle a tant besoin et ne perturbe le fonctionnement des marchés de l'énergie.

« Tout le monde doit faire preuve d'une certaine flexibilité et tout le monde doit être capable de proposer des compromis », a martelé la commissaire européenne à l'énergie, Kadri Simson.

Les divisions entre les pays ont fait que la réunion s'est prolongée au-delà de la fin prévue, mardi en début d'après-midi.

« Les deux principales questions sont le niveau et la portée du plafonnement des prix », a précisé un haut diplomate européen, ajoutant que tous les pays n'étaient pas disposés à conclure un accord et que l'Allemagne faisait partie des opposants. Des responsables de l'UE ont indiqué que certains pays favorables au plafonnement étaient également mécontents du dernier texte.

Si aucun accord n'est trouvé mardi, le débat sera probablement porté à la réunion des dirigeants des pays de l'UE jeudi, avant que les ministres de l'Énergie ne se réunissent à nouveau la semaine prochaine.

Détails techniques

Tout accord pourrait reposer sur des détails techniques, notamment le niveau de la limite de prix, les contrats de gaz auxquels elle s'applique et les garde-fous, comme la possibilité pour l'UE de suspendre immédiatement le plafond s'il a des conséquences imprévues.

À la recherche d'un compromis, la République tchèque - qui assure la présidence tournante de l'UE - a rédigé une nouvelle proposition qui déclencherait le plafonnement si les prix dépassaient une fourchette de 200 à 220 euros par mégawattheure (213 à 234 dollars par mégawattheure) sur une période de trois à cinq jours sur le contrat à un mois dans la plate-forme gazière néerlandaise TTF

Le prix du contrat devrait également être supérieur de 35 euros à un prix de référence basé sur les évaluations existantes des prix du gaz naturel liquéfié (GNL).

La proposition est inférieure au plafond de 275 euros par mégawattheure proposé par la Commission européenne et était encore en cours de révision mardi.

Les camps des pays pro et anti-cap pourraient chacun disposer de suffisamment de voix pour bloquer un accord.

La France pourrait s'avérer décisive. Elle était initialement favorable à un plafonnement des prix, mais a exprimé la semaine dernière ses inquiétudes quant à son impact possible sur les marchés financiers, selon trois diplomates de pays de l'UE.

La ministre française de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a estimé mardi que tout plafonnement des prix devait viser à « assurer la stabilité des marchés financiers ».

La semaine dernière, l'Intercontinental Exchange a déclaré que la proposition de l'UE pourrait faire grimper les prix du gaz, tandis que la Banque centrale européenne a affirmé qu'elle pourrait mettre en péril la stabilité financière.

L'UE a déjà adopté des mesures énergétiques d'urgence cette année, notamment des exigences en matière de stockage du gaz.

L'issue du débat sur le plafonnement pourrait également déterminer d'autres politiques, notamment l'octroi plus rapide d'autorisations pour les projets d'énergie renouvelable, après que les pays ont choisi de ne pas donner leur accord le mois dernier sans accord préalable sur le plafonnement du prix du gaz.

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