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Les précieuses découvertes de Ramiz Aboutalibov, expert de la biographie des immigrés azerbaïdjanais en France. La tribune de Vazeh Asgarov

29 Octobre 2021 19:17 (UTC+01:00)
Les précieuses découvertes de Ramiz Aboutalibov, expert de la biographie des immigrés azerbaïdjanais en France. La tribune de Vazeh Asgarov
Les précieuses découvertes de Ramiz Aboutalibov, expert de la biographie des immigrés azerbaïdjanais en France. La tribune de Vazeh Asgarov

Paris / Lagazetteaz

Dr. Vazeh Asgarov
Professeur agrégé

Docteur de l’Univesité de Strasbourg
Membre du conseil d'administration du Parti du Nouvel Azerbaïdjan

Ramiz Aboutalibov, est l’un des meilleurs experts de la biographie des immigrés azerbaïdjanais en France.
Né en 1937 à Gandja et originaire de Nakhitchevan, R. Aboutalibov a été diplomate entre 1971-1979 et 1985-1992 au sein du Secrétariat de l'Organisation des Nations Unies pour la Science et la Culture (UNESCO) à Paris.

Pendant la période soviétique, il est le chef du Département des Relations Internationales du Comité central du Parti communiste de l'Azerbaïdjan, membre du Parlement et chef de la Commission des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan au Soviet suprême. Il est aussi co-auteur de quatre livres sur le conflit du Karabakh publiés entre 1989 et 1992. Depuis 1993, il servit comme ambassadeur à titre personnel pour le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères et en tant que Secrétaire général de l'Azerbaïdjan pour la Commission de l’UNESCO. Son nom apparaît parmi les 269 diplomates de l’ex-Union soviétique figurant dans l’Encyclopédie britannique (1990). En 1998, en raison de son rôle dans le renforcement et le développement des relations amicales franco-azerbaïdjanaises, il fut décoré de la Légion d’honneur par le président Jacques Chirac .

Le rôle de Ramiz Aboutalibov dans la recherche des Azerbaïdjanais de la France est inestimable. Cependant, son courage et ses efforts peuvent sembler naturels et même prosaïques de nos jours. Pourtant à cette époque pour les diplomates soviétiques, même un simple contact avec les émigrés était considéré comme un acte hostile. Avoir des parents à l’étranger pouvait mettre fin à la carrière d’un diplomate. Il risquait d’être expulsé du pays sous 24 h et bien sûr de perdre son travail.

Lui seulement put obtenir la confiance de ses compatriotes qui lui confieront des photos de famille, des documents rares ainsi que beaucoup d’événements historiques enregistrés.
Tout commença par des recherches dans les archives à Paris où il fait des découvertes inestimables pour l’histoire contemporaine de l’Azerbaïdjan.

Ramiz Aboutalibov a pu ainsi donner pour la première fois au public azerbaïdjanais des informations sur les premiers émigrés politiques azerbaïdjanais de France, sur les enseignants des universités de France et d’Europe d’origine azerbaïdjanaise, sur la participation des soldats azerbaïdjanais dans la Résistance française, sur le sculpteur Zeynal Aliyev, Dudenguinski-Fetelibeyli, Selim Turan méconnus au pays, sur l'intérêt de la France envers le pétrole azerbaïdjanais, sur la représentation de l'opérette Archin mal alan jouée en français le 4 juillet 1925, au théâtre de Femina à Paris et bien d’autres des éléments encore.

Il découvre aussi la première traduction du poème Les Sept Beautés de Nizami Gandjavi, le livre de Jusif Vezir Tchemenzemenli, la copie de deux comédies de M. F. Akhoundov publiées en1904 et 1906 à Paris, l'article sur Nariman Narimanov publié en 1925 à Paris, les lettres de Djeyhoun Hadjibeyli, l’un des délégués de l’Azerbaïdjan à la Conférence de la Paix de Paris en 1919 et frère du célèbre compositeur Uzeir Hadjibeyli, les documents sur le chef de la mission de la Conférence de la Paix, Ali Mardan bey Toptchibachi ainsi que Mamed Emin Rasoulzade et beaucoup autres. $

Entré en confiance avec des migrants dans les années 70 à Paris, il consacra ses recherches aux immigrés politiques en France issus de la première République d’Azerbaïdjan. Une confiance rare, puisque les émigrés pensaient que tout diplomate ou fonctionnaire soviétique ne pouvait qu’être un membre du KGB [Komitet gossoudarstvennoï bezopasnosti- nom des services de renseignements russes entre 1954 et 1991, à l'époque de l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques ou URSS].

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