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LES FEMMES IRANIENNES RISQUENT 10 ANS DE PRISON EN VERTU D'UN PROJET DE LOI SUR LE HIJAB

20 Septembre 2023 15:45 (UTC+01:00)
LES FEMMES IRANIENNES RISQUENT 10 ANS DE PRISON EN VERTU D'UN PROJET DE LOI SUR LE HIJAB
LES FEMMES IRANIENNES RISQUENT 10 ANS DE PRISON EN VERTU D'UN PROJET DE LOI SUR LE HIJAB

Paris / La Gazette

Le Parlement iranien a adopté un projet de loi controversé qui alourdit les peines de prison et les amendes pour les femmes et les jeunes filles qui enfreignent son code vestimentaire strict.

Les personnes habillées de manière "inappropriée" risquent jusqu'à 10 ans de prison en vertu de ce projet de loi, pour lequel un "procès" de trois ans a été convenu.

Il doit encore être approuvé par le Conseil des gardiens pour devenir une loi.

Cette décision intervient un an après les protestations suscitées par la mort en garde à vue de Mahsa Amini, détenue par la police des mœurs parce qu'elle portait un hijab prétendument inapproprié.

Les femmes ont brûlé leur foulard ou l'ont brandi en l'air lors des manifestations nationales contre le régime religieux, au cours desquelles des centaines de personnes auraient été tuées lors de la répression par les forces de sécurité.

Un nombre croissant de femmes et de jeunes filles ont cessé de se couvrir les cheveux en public depuis que les troubles se sont calmés, malgré le retour de la police des mœurs dans les rues et l'installation de caméras de surveillance.

En vertu de la loi iranienne, qui repose sur l'interprétation de la charia dans le pays, les femmes et les jeunes filles ayant dépassé l'âge de la puberté doivent se couvrir les cheveux d'un hijab et porter des vêtements longs et amples pour dissimuler leur silhouette.

Actuellement, celles qui ne s'y conforment pas risquent une peine de prison de 10 jours à deux mois ou une amende de 5 000 à 500 000 rials.

Mercredi, les députés ont adopté par 152 voix contre 34 le "projet de loi sur le hijab et la chasteté", qui prévoit que les personnes prises en flagrant délit de tenue vestimentaire "inappropriée" dans les lieux publics seront passibles d'une peine de "quatrième degré".

Selon le code pénal, cela signifie une peine d'emprisonnement de cinq à dix ans et une amende de 180 à 360 millions de rials (3 651 à 7 302 dollars).

Le projet de loi prévoit également des amendes pour ceux qui "encouragent la nudité" ou "se moquent du hijab" dans les médias et sur les réseaux sociaux, et pour les propriétaires de véhicules dans lesquels une conductrice ou une passagère ne porte pas le hijab ou des vêtements appropriés, selon l'agence de presse AFP.

Toute personne qui encourage la violation du code vestimentaire "de manière organisée" ou "en coopération avec des gouvernements, des médias, des groupes ou des organisations étrangers ou hostiles" pourrait également être condamnée à une peine d'emprisonnement de cinq à dix ans.

Le projet de loi va maintenant être soumis à l'approbation du Conseil des gardiens, un organe conservateur composé d'ecclésiastiques et de juristes. Ce dernier a le pouvoir d'opposer son veto au projet de loi s'il le juge incompatible avec la constitution et la charia.

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