L'IRAN S'INQUIÈTE DU RAPPROCHEMENT ENTRE ISRAËL ET L'ARABIE SAOUDITE
Paris / La Gazette
Les autorités iraniennes ont exprimé de nouvelles inquiétudes concernant le processus de réconciliation en cours entre Israël, l'ennemi juré de Téhéran, et l'Arabie saoudite, le considérant comme une menace pour la paix et la stabilité régionales.
Les inquiétudes de Téhéran ont été exprimées lundi lors d'un point de presse hebdomadaire par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanaani. Ces remarques font suite à une déclaration du président américain Joe Biden concernant les efforts accrus de Washington pour négocier un accord entre Tel-Aviv et Riyad.
Le 27 juillet, le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a rencontré le prince héritier saoudien, Mohammed bin Salman, à Riyad pour discuter d'initiatives pour « un Moyen-Orient plus pacifique, plus sûr, plus prospère et plus stable ».
« Il est tout à fait clair que le renforcement et la stabilisation de la position du régime sioniste dans la région a été la principale priorité de l'Amérique pendant de nombreuses années. Cependant, ce qui s'est passé en pratique a permis au régime sioniste d'augmenter ses crimes contre la nation palestinienne », a dit M. Kanaani, cité par Iran International,.
M. Kanaani a ajouté que les autorités de la République islamique poursuivent une politique de bon voisinage et de dialogue pour résoudre les différends régionaux.
Fin 2020 et début 2021, Israël a établi des relations diplomatiques officielles avec les Émirats arabes unis et Bahreïn, connues sous le nom d'accords d'Abraham. En ce qui concerne le rapprochement avec l'Arabie saoudite, le conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre Benjamin Netanyahu indique qu'il y a « encore un long chemin » à parcourir, étant donné la réticence des membres du gouvernement de Tel-Aviv à faire des concessions aux Palestiniens dans le cadre d'un accord.
Un éventuel accord de normalisation entre l'Arabie saoudite et Israël nécessiterait des « concessions significatives » aux Palestiniens, les autorités saoudiennes n'étant pas favorables à un accord qui pourrait exclure une « action significative sur le terrain » de la part de l'État hébreu concernant la question palestinienne.
Les autorités israéliennes et palestiniennes s'efforcent de trouver une solution au conflit qui les oppose depuis des décennies. Le règlement proposé vise à trouver une solution mutuellement acceptable au conflit israélo-palestinien en établissant deux États distincts : Israël pour le peuple juif et la Palestine pour le peuple palestinien.
En 1993, le gouvernement israélien et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) ont collaboré à un plan visant à mettre en œuvre une solution à deux États dans le cadre des accords d'Oslo, ce qui a conduit à la création de l'Autorité palestinienne (AP).
Cependant, les autorités iraniennes qualifient la solution des deux États de « trahison de la cause palestinienne ». Les dirigeants du pays appellent à « l'anéantissement de l'entité sioniste » au lieu d'entamer des négociations avec elle.
« La paix avec le régime sioniste n'aidera pas la nation palestinienne ; l'Iran considère que toute mesure prise en vue de la reconnaissance du régime n'est ni dans l'intérêt de la Palestine ni dans l'intérêt de la paix et de la sécurité dans la région », a asséné lundi le porte-parole de la diplomatie iranienne, Nasser Kanaani.
