Lagazette

LE LIBAN N'ÉLIT PAS DE PRÉSIDENT POUR LA 12E FOIS

15 Juin 2023 17:24 (UTC+01:00)
LE LIBAN N'ÉLIT PAS DE PRÉSIDENT POUR LA 12E FOIS
LE LIBAN N'ÉLIT PAS DE PRÉSIDENT POUR LA 12E FOIS

Paris / La Gazette

La crise politique au Liban semble vouloir se poursuivre après l'échec de la dernière tentative des législateurs d'élire un président. Le Hezbollah, soutenu par l'Iran, a de nouveau fait obstruction à la tentative d'élection du responsable financier Jihad Azour.

Pour la douzième fois, les législateurs libanais n'ont pas réussi à élire un président, prolongeant ainsi le vide politique alors que le pays s'enfonce de plus en plus dans la crise sectaire.

Le poste de président est vacant depuis octobre, date à laquelle le mandat de l'ancien président Michel Aoun a pris fin, mais, tout comme les 11 tentatives précédentes, dont la dernière remonte au 19 janvier, la dernière tentative d'élection d'un successeur s'est soldée par une impasse.

Ni Jihad Azour, fonctionnaire du FMI soutenu par les chrétiens (59 voix), ni Sleiman Frangieh, favori du Hezbollah (51 voix), n'ont réussi à obtenir la majorité des deux tiers requise pour élire un président.

Les législateurs du Hezbollah et leurs alliés se sont alors retirés, empêchant la tenue d'un second tour de scrutin en refusant d'atteindre le quorum nécessaire.

« Seuls le consensus et le dialogue permettront d'accélérer l'élection d'un président », a déclaré le président du Parlement, Nabih Berri, dans un communiqué publié à l'issue de la session.

Il a ajouté : « Assez de se renvoyer la balle (...) pour prolonger le vide », sans pour autant prévoir un nouveau scrutin dans l'immédiat.

Les législateurs chrétiens, indépendants et certains musulmans sunnites et druzes avaient tenté d'élire Jihad Azour, ministre des Finances du Liban de 2005 à 2008 et actuellement directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale au Fonds monétaire international (FMI).

Lundi, alors qu'il annonçait sa candidature, il a justifié vouloir « contribuer à une solution » et non à une crise.

Le mouvement chiite a toutefois qualifié M. Azour de « candidat du défi et de la confrontation », préférant soutenir Sleiman Frangieh, un ami du président syrien Bachar el-Assad qui soutient fermement le droit du Hezbollah à posséder des armes.

M. Frangieh a insisté dimanche sur le fait qu'il serait « le président de tous les Libanais » malgré ses alliances polarisantes.

Dans le système sectaire du Liban, la présidence est réservée à un chrétien maronite, le poste de premier ministre revient à un musulman sunnite et le poste de président du parlement est occupé par un chiite.

Loading...
L'info de A à Z Voir Plus