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Paris / La Gazette

La France va introduire une remise de 0,15 euros par litre de carburant afin d'aider les conducteurs à faire face à la hausse des prix du pétrole, a annoncé le Premier ministre français Jean Castex.

Cette mesure, qui sera appliquée dès le premier avril et pour une durée de quatre mois, devrait coûter un peu plus de 2 milliards d'euros au gouvernement.

Les prix de l'essence et du diesel ont atteint des records dans de nombreux pays cette semaine, l'invasion russe de l'Ukraine aggravant les tensions sur les marchés alors que les économies avaient commencé à se remettre de la pandémie de coronavirus.

Jean Castex a précisé que cette remise concernerait non seulement les ménages mais aussi les professionnels comme les routiers, les fermiers ou les pêcheurs.

Cette remise concerne "tous les carburants comprenant du brut"à l'exception du superéthanol. Concrètement, "vous économiserez 9 euros" sur un plein de 60 litres se réjouit Jean Castex. Pour 30 litres, c'est une remise de 4 euros 50. Pour 80 litres, 12 euros. Elle s'appliquera jusqu'à la fin juillet.

L'opposition n'a pas manqué de remarquer que le fait de commencer l'application de la remise quelques jours avant les élections n'était sans doute pas un hasard. Faux rétorque le premier ministre : il faut le temps que les stations-service appliquent la mesure et adaptent leur comptabilité.

En fait, cette remise correspond en gros à la plus value gagnée par l'Etat sous forme de TVA grâce à l'augmentation du brut. Du coup, les politiques haussent le ton : «L’Etat rend l’argent de la hausse de l’essence, c’est ce que j’avais demandé, la seule question que je me pose, c’est pourquoi au 1er avril, pourquoi pas dès maintenant puisque c’est dès maintenant que les Français n’arrivent plus à se déplacer ?» tonne la candidate LR Valérie Pécresse.

Marine Le Pen est également vent debout contre cette annonce : «le gouvernement se moque de nous en baissant le prix de 15 centimes dix jours avant le scrutin... Cela ne couvre même pas les hausses de taxes (19 centimes) sur le gazole imposées par Emmanuel Macron depuis 2015.» Zemmour, quant à lui, propose de créer un seuil maximal de 1,80 euro le temps de parvenir à un cessez-le-feu en Ukraine, «pour que vous ne soyez plus pris à la gorge et que vous puissiez respirer».