L'expert français : Les pays de l'OPEP+ doivent rester vigilants jusqu'à la fin de l'année 2020
Bakou / Lagazetteaz
Les pays de l'OPEP+ ont fait un très bon travail depuis avril, mais ils devront rester vigilants au moins jusqu'à la fin de 2020 et très probablement en 2021.
Francis Perrin, chercheur principal au Centre de politique du Nouveau Sud (PCNS, Rabat) et à l'Institut français des relations internationales et stratégiques (IRIS, Paris), a déclaré à Lagazetteaz.
"Le prix du Brent est maintenant plus de 42 dollars le baril, contre environ 18 dollars le baril en avril. Cette tendance montre clairement que l'accord OPEP+ est efficace", a - t-il déclaré.
Perrin a noté que la réduction significative de la production qui est en cours depuis le 1er mai contribue au rééquilibrage progressif du marché mondial du pétrole.
"La suppression ou l'assouplissement des restrictions liées au coronavirus dans le monde augmentera la demande mondiale de pétrole. La hausse des prix du pétrole après la chute libre au cours de la période entre janvier et avril est la conséquence de deux facteurs: moins d'offre et un peu plus de demande", a déclaré l'expert.
L'expert a souligné que la réunion OPEP+, qui a eu lieu le 6 juin, était importante pour les trois raisons suivantes:
- premièrement, les ministres de l'énergie des pays de l'OPEP + ont décidé de prolonger jusqu'à la fin de juillet la première phase de l'accord sur la réduction de la production de 9,7 millions. Ces réductions devaient être appliquées en mai et juin 2020;
- Deuxièmement, la réunion OPEP+ a appelé les pays qui ne suivaient pas pleinement leurs engagements (en particulier l'Irak et le Nigéria) à respecter aux décisions prises en avril. Un mécanisme d'indemnisation a été mis en place: ces pays devront rattraper leur retard entre juillet et septembre;
- troisièmement, le Comité ministériel conjoint de surveillance (JMMC) se réunira chaque mois, entre juin et novembre (le prochain sommet de l'OPEP+ aura lieu le 1er décembre) pour surveiller la mise en œuvre de l'accord OPEP+.
"La dernière réunion de l'OPEP+ est une nouvelle étape dans les efforts déployés par les pays producteurs de pétrole pour aider à rétablir l'équilibre sur le marché du pétrole", a déclaré M. Perrin.
Néanmoins, l'expert a rappelé que les pays de l'OPEP+ estimaient que la demande mondiale de pétrole diminuerait de 9 millions de barils par jour en 2020 (la demande mondiale de pétrole s'élevait à 100 millions de barils par jour en 2019).
Il estime qu'il reste beaucoup de travail à faire d'ici la fin de 2020.
Notons qu'en juillet, les pays de l'OPEP réduiront leur production quotidienne de pétrole de 6,084 millions de barils et les pays non membres de l'OPEP de 3,616 millions de barils. En juin, l'Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, le Koweït et Oman réduiront encore la production quotidienne de pétrole d'environ 1,2 million de barils.
Selon la nouvelle "Déclaration de coopération", l'Azerbaïdjan doit respecter ses engagements de réduire sa production de 164 000 barils en mai-juin et de maintenir sa production quotidienne de pétrole brut à 554 000 barils.
