Jusqu'à où peut s'étendre le gazoduc transadriatique (TAP) ? - connexions possibles
Paris / Lagazetteaz
Le gaz azerbaïdjanais a été pour la première fois livré à l'Europe avec le lancement du Corridor gazier Sud en décembre 2020, apportant ainsi une contribution significative à la sécurité énergétique du continent. L'Italie, qui est jusqu'à présent censée être le plus grand importateur de gaz azerbaïdjanais via ce corridor, a également réussi à exporter une partie de ces volumes. Le tronçon européen du Corridor gazier Sud, c'est-à-dire le gazoduc transadriatique (TAP), est censé accélérer la transition vers une énergie plus propre, réduire les prix du gaz naturel sur le marché européen et accroître la compétitivité globale.
Avec une capacité initiale de 10 milliards de mètres cubes par an, le TAP devrait fournir 8 milliards de mètres cubes de gaz à l'Italie et 1 milliard de mètres cubes de gaz à la Grèce et à la Bulgarie chacune. On estime que le gazoduc a livré plus de 3 milliards de mètres cubes de gaz jusqu'à présent. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit que la capacité du TAP atteindra 10 milliards de mètres cubes par an au cours des deux prochaines années.
Un certain nombre de projets envisagent le raccordement au gazoduc transadriatique, l'İnterconnecteur Grèce-Bulgarie (IGB) étant beaucoup plus proche de la mise en service.
Le projet IGB permet le transport de gaz et l'approvisionnement à partir de nouvelles sources, ce qui en fait un élément clé de la sécurité énergétique de la Bulgarie et une partie du plan national de diversification des sources de gaz. La capacité du projet est de 3 milliards de mètres cubes avec la possibilité d'atteindre 5 milliards de mètres cubes. La moitié de la capacité de l'İnterconnecteur est déjà réservée, car quatre des expéditeurs sont totalement nouveaux sur le marché bulgare. Un contrat a été signé pour la fourniture de 1 milliard de mètres cubes à partir du champ « Shah Deniz 2 » sur la base d'un contrat à long terme avec Bulgargaz.
La conclusion du contrat de construction de l'interconnecteur remonte à la fin de 2019, car l'un des principaux engagements de la société de projet dans la structuration de l'IGB est l'obligation de contrôler les coûts dans le cadre du budget approuvé, ce qui garantira une transmission compétitive pour les clients. Le retard des activités de construction et la mise à jour approuvée du calendrier de construction pour la fin de 2021 sont dus à des raisons objectives liées à la pandémie de coronavirus et n'entraînent pas de pertes directes. La route alternative établie à travers le système grec et Siderokastro fournit une solution temporaire pour assurer le service du contrat avec l'Azerbaïdjan jusqu'à ce que l'IGB soit mis en service commercial.
En raison de la construction en cours de l'Interconnecteur, le point de livraison de Komotini n'a pas été mis en service commercial à la date de début des fournitures au titre de l'accord - 31.12.2020., et devrait être mis en service commercial au milieu de 2022. Cela a nécessité la réalisation de négociations avec le fournisseur azerbaïdjanais, qui ont abouti à un accord pour l'utilisation temporaire d'un autre point de livraison sur le territoire de la Grèce et le transport de gaz naturel vers la Bulgarie par une route alternative pour la période du 31.12.2020 au 30.09.2021.
Le gazoduc Ionien-Adriatique (IAP)
Le gazoduc Ionien-Adriatique peut être connecté au gazoduc transadriatique (TAP) pour transporter du gaz vers de nombreux pays du Sud-Est de l'Europe. Le gazoduc, d'une longueur totale de 516 kilomètres, s'étendra de l'Albanie à la Croatie en passant par le Monténégro et la Bosnie-Herzégovine. La capacité du gazoduc s'élèvera à cinq milliards de mètres cubes de gaz par an.
La Commission européenne indique que le gazoduc Ionien-Adriatique devrait être mis en service en 2025. Le promoteur opérationnel du projet en Croatie est Plinacro, qui a préparé une documentation complète pour la création de la société du projet IAP et de son siège à Dugopolje, en Croatie. Compte tenu de la situation liée à la pandémie de COVID-19, ces activités ont été ralenties. Toutefois, Plinacro a appliqué le projet pour la 5e liste PCI qui doit être adoptée d'ici la fin de 2021. En outre, le projet est mis en avant dans les documents d'élargissement de l'UE et est particulièrement important en raison de la gazéification du Monténégro et de l'ouverture d'une nouvelle voie d'approvisionnement pour la Bosnie-Herzégovine.
Le gazoduc BRUA (Bulgarie-Roumanie-Hongrie-Autriche)
Le gazoduc BRUA, avec l'interconnecteur entre la Roumanie et la Bulgarie, constitue un lien important entre le Corridor gazier Sud et l'Europe centrale et les Balkans. La première étape du développement du gazoduc BRUA avait été achevée en novembre 2020, conformément au calendrier de mise en œuvre, sans aucun retard. Le gazoduc assurera un degré adéquat d'interconnexion avec les pays voisins et créera une nouvelle voie de transport de gaz naturel au niveau régional, à partir de diverses sources d'approvisionnement, y compris la zone de la mer Caspienne. Plus tôt, le ministre roumain de l'Énergie, Virgil Daniel Popescu, avait déclaré que la Roumanie espérait reprendre les discussions bilatérales avec les autorités azerbaïdjanaises afin de parvenir à un accord sur la conclusion d'un protocole d'accord visant à analyser les possibilités d'utiliser l'infrastructure de transport offerte par l'interconnexion RO-BG et le gazoduc BRUA dans les futures étapes du Corridor gazier Sud, compte tenu de l'impact commercial positif pour les deux Parties et de l'importance de renforcer la sécurité énergétique régionale.
Le gazoduc interconnecteur Serbie-Bulgarie Nis-Dimitrovgrad
La Serbie cherche à diversifier ses sources d'approvisionnement en gaz, et s'intéresse à la possibilité de s'approvisionner en gaz naturel en provenance d'Azerbaïdjan. Cette année, la Serbie va commencer la construction de l'interconnecteur gazier Serbie-Bulgarie, qui devrait être opérationnelle en 2023. Grâce à cet interconnecteur, la Serbie pourra se connecter à d'autres fournisseurs potentiels, notamment les gazoducs du Corridor gazier du Sud - TANAP et TAP.
Le projet consiste en la construction d'un gazoduc souterrain de 109 km de long avec les infrastructures associées en surface. Il a été signé en mai 2021 en Serbie, associé au fonds IPA de l'Union européenne pour la Serbie d'un montant de 49,6 millions d'euros.
La Banque européenne d'investissement (BEI) a accordé une longue échéance au prêt destiné à financer la section serbe du gazoduc Nis-Dimitrovgrad.
Le gazoduc interconnecteur Macédoine du Nord-Grèce
Le gazoduc relie la station de vannes de Nea Mesimvria du système grec de transport de gaz dans la ville portuaire de Thessalonique, au Nord du pays, à Gevgelija, située directement à la frontière entre la Grèce et la Macédoine du Nord. Lors de la dernière réunion ministérielle de la Communauté de l'énergie, ce projet avait été sélectionné comme projet d'intérêt commun pour 2020. Il vise à relier le pays à la Grèce et au Corridor gazier Sud afin d'approvisionner le pays en gaz naturel provenant de sources d'approvisionnement diversifiées et, entre autres, des gisements gaziers de l'Azerbaïdjan.
Texte par Leman Zeynalova
