RAPPORT DE L'ONU : LA TERRE RISQUE DE SE RÉCHAUFFER DE 2,9 °C AU VU DES ENGAGEMENTS ACTUELS EN MATIÈRE DE CLIMAT
Paris / La Gazette
Les engagements pris par le monde en matière de réduction des émissions sont loin d'être suffisants pour freiner les effets du changement climatique, la Terre étant en passe de connaître un réchauffement potentiellement catastrophique de 2,9 °C (5,2 °F) au cours de ce siècle, ont averti les Nations Unies.
Le rapport annuel du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) sur le déficit d'émissions, publié lundi, évalue les promesses des pays en matière de lutte contre le changement climatique par rapport aux mesures nécessaires.
Cette année devrait être la plus chaude de l'histoire de l'humanité.
"Le monde assiste à une accélération inquiétante du nombre, de la vitesse et de l'ampleur des records climatiques battus", a déploré le PNUE.
Selon le rapport, si les gouvernements ne prennent pas des mesures plus énergiques pour lutter contre le changement climatique, le monde risque de connaître un réchauffement de 2,5 à 2,9 °C par rapport aux niveaux préindustriels si les engagements actuels ne sont pas respectés.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé à une "action climatique radicale" lors des négociations sur le climat de la COP28, qui débutent à Dubaï le 30 novembre.
"Les dirigeants ne peuvent plus se permettre d'aller plus loin. Nous sommes à court de route", a-t-il lancé, dénonçant "un manque de leadership, une trahison des personnes vulnérables et une énorme opportunité manquée".
M. Guterres a exhorté que le monde devait "inverser la tendance" et s'éloigner résolument du charbon, du pétrole et du gaz polluants.
Le PNUE a indiqué que les températures avaient dépassé 1,5 °C pendant plus de 80 jours cette année, même si les seuils de réchauffement fixés à Paris seront mesurés comme une moyenne sur plusieurs décennies.
Le rapport prédit que les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement de la planète doivent diminuer de 42 % d'ici à 2030 pour maintenir le réchauffement à 1,5 °C (2,7 °F).
Le rapport indique d'ailleurs que le monde continue de rejeter dans l'atmosphère des quantités record de gaz à effet de serre, les émissions ayant augmenté de 1,2 % entre 2021 et 2022, pour atteindre le niveau record de 57,4 gigatonnes d'équivalent dioxyde de carbone. Cette augmentation est en grande partie due à la combustion de combustibles fossiles et aux processus industriels.
Inger Andersen, chef du PNUE, a insisté qu'il était essentiel que les pays du G20 - les économies les plus riches du monde, responsables ensemble d'environ 80 % des émissions - "passent à l'action" et prennent la tête des réductions, tout en déplorant que certains soient en "mode sieste".
