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L'OTAN DERRIÈRE L'UKRAINE : MOSCOU ANNONCE UN NOUVEAU "RIDEAU DE FER"

2 Juillet 2022 09:59 (UTC+01:00)
L'OTAN DERRIÈRE L'UKRAINE : MOSCOU ANNONCE UN NOUVEAU "RIDEAU DE FER"
L'OTAN DERRIÈRE L'UKRAINE : MOSCOU ANNONCE UN NOUVEAU "RIDEAU DE FER"

Paris / La Gazette

L'Otan a achevé jeudi son sommet à Madrid sur la constatation, faite par Moscou, qu'un nouveau « rideau de fer » s'abattait en Europe au moment où l'Ukraine, forte du soutien renouvelé de l'alliance, reprenait aux Russes un îlot symbolique et stratégique pour la maîtrise des routes maritimes.

« Le rideau de fer, de fait, il est déjà en train de s'abattre », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse à Minsk, reprenant le terme qui a marqué l'histoire de l'Europe pendant la Guerre froide, et n'est tombé qu'avec la chute du mur de Berlin en 1989.

« Ce rideau de fer est érigé aujourd'hui par les Occidentaux eux-mêmes », a renchéri son homologue bélarusse Vladimir Makeï, dont le pays est un allié de Moscou dans sa confrontation avec l'Ouest.

Moscou et Minsk réagissaient au sommet de mercredi et jeudi de l'Alliance atlantique qui a réaffirmé son soutien massif à l'Ukraine. Sa nouvelle feuille de route stratégique désigne désormais la Russie comme « la menace la plus significative et directe pour la sécurité des alliés », et dénonce les tentatives de Moscou et Pékin d'unir leurs efforts pour « déstabiliser l'ordre international ».

« Nous allons rester aux côtés de l'Ukraine et toute l'Alliance restera aux côtés de l'Ukraine aussi longtemps qu'il faudra », a dit le président américain Joe Biden en clôture du sommmet.

Les alliés ont annoncé de nouvelles aides militaires à l'Ukraine : le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé un rajout d'un milliard de livres (1,16 milliard d'euros), Joe Biden une nouvelle tranche de 800 millions de dollars.

Quant au président français Emmanuel Macron, il a prévu la révision de la programmation militaire du pays, soulignant que « nous devons maintenant, entrant dans une période de guerre, savoir produire plus vite, plus fort certains types d'équipements ».

« Ridicule »

Enfin le chancelier allemand Olaf Scholz a jugé « ridicule » l'accusation du président russe Vladimir Poutine qui avait affirmé mercredi soir - reprenant un leitmotiv du narratif russe - que l'Otan avait des « ambitions impérialistes » à l'égard de la Russie.

« C'est plutôt Poutine qui a fait de l'impérialisme le but de sa politique » en disant que les pays voisins faisaient « partie de son pays », a ajouté le chancelier allemand, qui a promis de faire désormais de l'armée allemande la première armée conventionnelle en Europe, rompant lui aussi avec la détente née de la chute du mur de Berlin il y a plus de trente ans.

La Chine, allié circonspect de Moscou et prudent dans la crise ukrainienne, s'est contentée de déclarer que l'Otan, qui a décrit Pékin comme un « défi » pour ses intérêts et sa sécurité, « s'obstine (...) à salir la politique étrangère chinoise ».

Quant au président turc Recep Tayyip Erdogan, qui s'efforce - tout en fournissant des drones meurtriers à l'Ukraine - de garder le contact avec les deux parties et de se placer en médiateur, il a appelé à « intensifier les efforts » pour un cessez-le-feu.

« Pour la Turquie il n'y aura pas de perdants avec la paix », a-t-il déclaré devant la presse à la clôture du sommet de l'Otan, dont son pays est membre.

(AFP)

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