LES ÉTATS-UNIS EXHORTENT LA SERBIE À RETIRER SES TROUPES DE LA FRONTIÈRE DU KOSOVO, ALORS QUE LES TENSIONS AUGMENTENT
Paris / La Gazette
Les États-Unis exhortent la Serbie à retirer ce qu'ils considèrent comme un important dispositif militaire à la frontière du pays avec le Kosovo.
Cette décision fait suite à une attaque perpétrée dimanche dernier, au cours de laquelle une trentaine d'hommes armés ont participé à une fusillade avec la police kosovare dans le nord du Kosovo, à majorité serbe.
Au cours des derniers mois, les tensions se sont accrues entre la minorité ethnique serbe et la majorité albanaise du Kosovo.
En réponse à la "situation actuelle", le Royaume-Uni a annoncé qu'il envoyait des troupes pour rejoindre les forces de maintien de la paix de l'OTAN sur place.
L'alliance militaire s'est déclarée prête à accroître ses forces à la suite d'un affrontement dans un monastère du nord du pays, dimanche dernier, au cours duquel un policier kosovar et trois des assaillants ont été tués.
Dans la foulée, le gouvernement kosovar a présenté un vaste arsenal d'armes et d'équipements et a accusé le gouvernement serbe d'avoir soutenu l'incident.
Vendredi, le porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison Blanche, John Kirby, a qualifié le "vaste déploiement militaire" de chars et d'artillerie sophistiqués serbes de "développement très déstabilisant".
"C'est inquiétant. Il ne s'agit pas d'une simple bande de gars qui se sont réunis pour faire ça", a averti M. Kirby, en faisant référence aux assaillants.
"Nous appelons la Serbie à retirer ces forces de la frontière".
M. Kirby a expliqué que le renforcement des troupes avait eu lieu au cours de la semaine dernière, mais que son objectif n'était pas encore clair.
Il a ajouté que le secrétaire d'État américain Antony Blinken avait téléphoné au président serbe Aleksandar Vucic pour lui demander "une désescalade immédiate et un retour au dialogue".
M. Kirby a également indiqué que le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, s'était entretenu avec le Premier ministre du Kosovo, Albin Kurti.
M. Vucic n'a pas directement nié l'existence d'un récent renforcement des troupes, mais a rejeté les affirmations selon lesquelles les forces de son pays étaient en état d'alerte.
Les tensions entre les deux pays se sont aggravées dimanche après la mort d'un policier kosovar et de trois hommes armés d'origine serbe lors du siège d'un monastère orthodoxe serbe dans le village de Banjska.
Cet affrontement meurtrier constitue l'une des plus graves escalades au Kosovo depuis des années et fait suite à des mois de tensions croissantes entre les deux parties.
Après l'éclatement de la Yougoslavie dans les années 1990, le Kosovo, province de l'ancienne Yougoslavie, a réclamé son indépendance.
Le Kosovo a déclaré son indépendance en 2008, mais la Serbie - ainsi que les principaux alliés de Belgrade que sont la Chine et la Russie - ne la reconnaît pas.
