LE COMMANDANT DE L'OTAN AU KOSOVO QUALIFIE LA SITUATION DE "TRÈS VOLATILE"
Paris / La Gazette
La situation au Kosovo reste « très volatile », même si les tensions se sont apaisées, selon un commandant de l'OTAN dans le pays.
En mai, des troubles ont secoué les zones à majorité serbe du nord du territoire, notamment une émeute qui a fait plus de 30 blessés parmi les soldats de la paix de l'OTAN lors d'un affrontement avec des manifestants d'origine serbe.
Le général de division italien Angelo Michele Ristuccia, commandant de la force de l'OTAN au Kosovo (KFOR), a averti que la tension entre les deux parties restait élevée en raison des divergences politiques.
« La situation est calme après les événements du 29 mai. Mais, d'une certaine manière, la situation reste très volatile. Nous percevons la tension en raison de la multitude de questions non résolues », a-t-il indiqué aux journalistes au siège de l'OTAN à Bruxelles.
« Si nous devions établir un diagnostic de ce qui se passe, je dirais que la maladie la plus préoccupante est la méfiance - la méfiance entre les parties », a-t-il ajouté.
Depuis que Pristina a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008, le nord du Kosovo reste divisé et connaît des périodes de troubles.
Les tensions sont montées en flèche après que les dirigeants du Kosovo ont installé des maires d'origine albanaise dans quatre municipalités à majorité serbe.
Le Kosovo est très majoritairement peuplé d'Albanais de souche, mais dans les parties septentrionales du territoire, près de la frontière avec la Serbie, les Serbes de souche restent majoritaires dans plusieurs municipalités.
Belgrade et ses principaux alliés, la Chine et la Russie, ont refusé de reconnaître l'indépendance du Kosovo.
La KFOR, principale institution de sécurité du pays, a renforcé ses forces pour atteindre 4 500 soldats à la suite des violents affrontements du mois de mai.
Cette force de maintien de la paix est stationnée au Kosovo depuis la fin de la guerre de 1998-1999 entre la guérilla séparatiste albanaise et les forces serbes.
L'Union européenne, qui s'efforce depuis des années de normaliser les relations entre le Kosovo et la Serbie, a invité les dirigeants des deux parties à un nouveau cycle de négociations la semaine prochaine.
M. Ristuccia, qui terminera son mandat d'un an le mois prochain, a estimé qu'une « multitude de questions » devaient être résolues dans le cadre du dialogue politique.
« Nous vivons une période de gestion de crise constante », a-t-il poursuivi.
"Ce qui me préoccupe, c'est que même l'événement le plus insignifiant peut déclencher la situation.
