Baku Network : « Le cygne, le brochet et le cancer » de la politique russe dans le Caucase du Sud
Bakou / Lagazetteaz
La politique étrangère actuelle de la Russie dans le Caucase du Sud, dont les particularités se sont manifestées lors des derniers afffrontements survenus en juillet dernier en direction de la région de Tovouz de la Républlique d'Azerbaïdjan, à la frontière arméno-azerbaïdjanaise, nous rappelle la célèbre fable de Krylov.
Il s'agit d'exercices non planifiés des forces armées russes en Europe du Sud-Est, de manœuvres conjointes avec les forces armées arméniennes et de la livraison d'équipements et de spécialistes militaires vers l'Arménie par des avions de transport de la marine et des forces spatiales russes, sans précédent par son ampleur. Il est devenu de notoriété publique qu'à la veille de la dernière provocation militaire arménienne survenue à la frontière avec l'Azerbaïdjan et immédiatement après celle-ci, Moscou a fourni une assistance militaire à Erevan. L'Azerbaïdjan a réussi à obtenir des preuves de vols d'avions de transport russes IL-76 à travers l'espace aérien du Kazakhstan, du Turkménistan et de la République islamique d'Iran vers l'Arménie, où plus de 400 tonnes de fret ont été transportées. Selon Bakou, il s'agissait de fournir des armes et des équipements modernes aux forces armées arméniennes, et, à en juger par le nombre de vols, à une échelle assez importante.
Cette question a été soulevée lors d'une conversation téléphonique entre le Président azerbaïdjanais Ilham Aliyev et le Président russe Vladimir Poutine. Le président Ilham Aliyev a souligné qu'à la suite d'un autre acte d'agression de l'Arménie, 12 militaires et un civil azerbaïdjanais avait été tués, et a également attiré l'attention sur le fait que le transport intensif de cargaisons militaires depuis la Russie vers l'Arménie suscitait des inquiétudes et soulèvait des questions dans l'opinion publique azerbaïdjanaise.
Les relations entre l’Azerbaïdjan et la Russie sont qualifiées comme « partenariat stratégique ». Cependant, aucune réponse claire n'a été entendue du côté russe jusqu'à présent. Les responsables russes se taisent, ce qui peut être considéré comme une confirmation de la fourniture massive d’équipements militaires à l'Arménie lors de la dernière provocation organisée par Erevan à la frontière arméno-azerbaïdjanaise. Il est également déconcertant que la Russie ait fourni une assistance militaire à l'Arménie lors de ces derniers affrontements arméno-azerbaïdjanais, alors que Erevan met en œuvre des projets anti-russes.
Il est évident que les milieux politiques russes sont fortement influencés par les faucons et les partisans de l'Arménie, malgré les accords internationaux de la Russie avec l'Azerbaïdjan, notamment dans le cadre du groupe de Minsk. Les péripéties de la politique étrangère russe dans le Caucase rappellent les vers de la fable de Krylov « Le cygne, le brochet et le cancer » - « Le cygne disparaît entre les nuages, le cancer se brise en retour, et le brochet s'enfonce dans l'eau. Ce n'est pas à nous de juger qui est à blâmer, qui a raison, mais maintenant c'est là ». En fait, le conflit du Haut-Karabagh n'a pas été réglé. Le soutien militaire évident à Erevan de la part de Russie entrave le développement de la coopération bilatérale entre l'Azerbaïdjan et la Russie, il équivaut plutôt à encourager l'occupation du Karabagh par l'Arménie et pousse en fait Bakou à chercher des systèmes de sécurité alternatifs sans la participation de Moscou.
Directeur du Conseil d`experts
Baku Network,
Docteur en philosophie
Elkhan Alasgarov
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