L'UE DEVRAIT ÊTRE PRÊTE À ACCUEILLIR DE NOUVEAUX MEMBRES AU COURS DE LA PROCHAINE DÉCENNIE, PRÔNE CHARLES MICHEL
Paris / La Gazette
Le président du Conseil de l'Union Européene, Charles Michel, a déclaré que l'Union devrait être prête à accueillir de nouveaux membres d'Europe de l'Est et des Balkans d'ici à 2030.
L'invasion de l'Ukraine par la Russie a focalisé les esprits à Bruxelles sur la nécessité d'un nouvel élan politique pour soutenir l'ambition européenne de plusieurs candidats à l'adhésion.
Cependant, alors que les combats font toujours rage en Ukraine et que le gouvernement pro-occidental de la Moldavie s'efforce de se réformer, les hauts fonctionnaires se sont montrés réticents à proposer des calendriers précis.
« Pour être crédible, je pense que nous devons parler de calendrier et de devoirs », a estimé M. Michel lors du Forum stratégique de Bled, en Slovénie.
« Alors que nous préparons le prochain agenda stratégique de l'UE, nous devons nous fixer un objectif clair. Je pense que nous devons être prêts, de part et d'autre, à nous élargir d'ici 2030 », a-t-il prôné.
« C'est un objectif ambitieux mais nécessaire. Cela montre que nous sommes sérieux », a ajouté le président du CE.
M. Michel a rappelé que les pays des Balkans occidentaux, nés de l'éclatement sanglant de la Yougoslavie, ont entamé leur quête d'adhésion à l'UE il y a plus de vingt ans.
Le Premier ministre albanais, Edi Rama, a salué l'annonce de M. Michel, appelant à ce que les mots se « matérialisent par... de véritables avancées », tout en exprimant ses inquiétudes quant au fait que la candidature de l'Ukraine à l'UE ne devrait pas se faire au détriment de candidats de plus longue date.
« L'Ukraine devrait être considérée comme un Etat membre possible, mais j'espère que cela ne se fera pas au détriment des Balkans occidentaux », a-t-il exhorté.
La première ministre serbe, Ana Brnabic, a prévenu que l'attente d'une décennie sans négociations depuis l'obtention du statut de candidat avait alimenté l'euroscepticisme dans son pays.
« Nous sommes géographiquement, économiquement, culturellement et à tous égards européens », a-t-elle souligné, exhortant l'Union à « prendre cette décision politique courageuse » pour intégrer les Balkans occidentaux dans « la famille européenne ».
Le président du Conseil européen a soutenu le point de vue du chancelier allemand Olaf Scholz, selon lequel l'Europe devrait tenir les promesses faites par Bruxelles aux pays candidats.
Mais il a également soutenu l'argument du président français Emmanuel Macron selon lequel l'Union devrait également rationaliser ses propres processus décisionnels avant d'intégrer de nouveaux membres.