GAZ EN EUROPE : LE CORRIDOR GAZIER SUD OFFRE DE GRANDES OPPORTUNITÉS AU-DELÀ DES PAYS QU'IL TRAVERSE
Paris / La Gazette
Le Corridor gazier Sud - européen (Southern Gas Corridor-SGC) offre de grandes opportunités aux pays qui ne sont pas traversés par ce gazoduc, a déclaré à notre publication Francis Perrin, chercheur associé au Centre de politique du Nouveau Sud (PCNS, Rabat) et à l'Institut français des relations internationales et stratégiques (IRIS, Paris).
Le Corridor gazier Sud - européen (Southern Gas Corridor-SGC) offre de grandes opportunités aux pays qui ne sont pas traversés par ce gazoduc, a déclaré à notre publication Francis Perrin, chercheur associé au Centre de politique du Nouveau Sud (PCNS, Rabat) et à l'Institut français des relations internationales et stratégiques (IRIS, Paris).
« Depuis le début de la guerre en Ukraine, l'Union européenne s'est lancée dans la recherche de nouvelles sources de gaz naturel, les 27 États membres ayant décidé de se débarrasser du gaz russe à moyen terme. Au cours des derniers mois, l'UE a conclu trois accords avec des pays exportateurs de gaz, l'un avec les États-Unis (le plus grand pays producteur de gaz au monde et un exportateur clé de gaz naturel liquéfié - GNL), un autre avec l'Égypte et Israël (Méditerranée orientale) et le troisième avec l'Azerbaïdjan. L'Italie a signé un accord gazier avec l'Algérie, l'Allemagne va importer du GNL d'Abu Dhabi et la France négocie avec l'Algérie pour des approvisionnements supplémentaires en gaz », selon l'expert.
M. Perrin a souligné que « les États-Unis exporteront davantage de GNL », que « l'Égypte et Israël en feront autant » et que « l'Azerbaïdjan augmentera ses exportations par le biais du réseau de gazoducs existant, le SGC, qui relie ce pays à l'UE via la Géorgie et la Turquie ».
Et d'ajouter : « L'objectif est de doubler la capacité du SGC d'ici à 20 milliards de mètres cubes (mmc) par an d'ici à 2027. Il s'agit bien sûr d'un objectif important puisque l'UE a décidé au printemps dernier de ne plus importer de gaz russe d'ici 2027 environ. Les livraisons de gaz de l'Azerbaïdjan à l'UE ont déjà tendance à augmenter. Elles ont atteint 8,1 milliards de m3 en 2021 et devraient s'élever à 12 milliards de m3 en 2022 ».
L'expert français a d'ailleurs estimé que l'existence du SGC offre des opportunités intéressantes pour d'autres pays que ceux qui sont directement traversés par celui-ci.
« Le dernier segment du SGC est le gazoduc transadriatique (TAP - Grèce/Albanie/Mer Adriatique et Italie). Diverses options de connexion sont possibles depuis ces pays vers les pays d'Europe du Sud-Est et d'Europe centrale. Et l'Italie fait partie d'un réseau gazier interconnecté au sein de l'UE. Ces deux éléments renforcent l'importance stratégique du TAP pour l'UE dans une période aussi exceptionnelle. Le TAP peut également être utilisé en mode de flux inverse, ce qui signifie que l'Italie pourrait envoyer du gaz vers l'Europe du Sud-Est dans certaines circonstances. Et à plus long terme, l'hydrogène pourrait être transporté par le TAP. Le SGC est donc un projet énergétique stratégique pour l'UE à court, moyen et long terme », a encore souligné M. Perrin.
Au total, Bakou va livrer 12 milliards de mètres cubes de gaz à l'Europe en 2022, soit un volume supérieur de 31% par rapport aux quantités fournies l'an dernier, selon les données statistiques fournies par le ministère azerbaïdjanais de l'Energie.
Il est à rappeler que le 18 juillet 2022, un « nouveau protocole d'accord sur un partenariat stratégique dans le domaine de l'énergie entre l'Union européenne représentée par la Commission européenne et la République d'Azerbaïdjan » a été signé entre cette dernière et l'Union européenne.
Ce nouveau protocole d'accord sur un partenariat stratégique dans le domaine de l'énergie signé par la présidente de la Commission européenne, Mme Ursula von der Leyen, et le chef de l'État azerbaïdjanais, M. Ilham Aliyev, comprend un engagement à doubler la capacité du SGC afin de fournir chaque année au moins 20 milliards de mètres cubes d'ici à 2027 à l'UE. Cet engagement contribuera à la réalisation des objectifs de diversification du plan REPowerEU et aidera l'Europe à mettre un terme à sa dépendance au gaz russe.
Par Leman Zeynalova
