LE CORRIDOR GAZIER SUD CONTRIBUE DE MANIÈRE SIGNIFICATIVE À LA SÉCURITÉ ÉNERGÉTIQUE RÉGIONALE DE L'EUROPE SELON LES ÉTATS-UNIS
Paris / La Gazette
Il y a de bonnes raisons d'envisager l'expansion de la capacité du Corridor gazier Sud, a déclaré la sous-secrétaire adjointe américaine du Bureau des ressources énergétiques, Laura Lochman, en déplacement en Azerbaïdjan pour participer au Forum de l'énergie de Bakou, dans une interview exclusive accordée à notre publication.
« C'est ma première visite à Bakou et ces quelques jours ont été merveilleux. Je suis ici pour assister au Forum de l'énergie de Bakou, qui a lieu pour la première fois depuis trois ans. Je suis donc très heureuse d'y participer et de parler du rôle très important que joue l'Azerbaïdjan dans la sécurité énergétique de la région, ainsi que de l'Europe. Nous célébrons le 30e anniversaire des relations diplomatiques entre les États-Unis et la République d'Azerbaïdjan. Il s'agit donc d'une occasion importante dans ce sens. Nous collaborons depuis longtemps sur des questions liées à l'énergie, ainsi qu'au commerce et à l'investissement, et à des questions économiques plus larges. Les États-Unis sont un partenaire engagé de l'Azerbaïdjan dans les domaines de l'énergie et de l'économie, et nous avons la possibilité d'approfondir cette collaboration afin de relever les défis actuels en matière d'approvisionnement et d'envisager l'avenir en développant des sources d'énergie renouvelables », a dit Mme Lochman.
Elle a souligné que le Corridor gazier Sud (Southern Gas Corridor-SGC) est une réalisation importante et que les États-Unis ont soutenu ce projet dès le début. C'est un excellent exemple de collaboration entre les partenaires régionaux et entre les gouvernements et le secteur privé.
Le Corridor gazier Sud, qui comprend le champ Shah Deniz 2, l'extension du gazoduc du Caucase du Sud, le gazoduc transanatolien (TANAP) et le gazoduc transadriatique (TAP), est devenu pleinement opérationnel le 31 décembre 2020.
Les livraisons de gaz azerbaïdjanais à l’Europe ont débuté fin décembre 2020 depuis le gigantesque gisement de Shah Deniz, via le SGC, qui traverse la Géorgie et la Turquie. Le TAP, qui constitue le segment européen de ce Corridor, livrera chaque année huit milliards de mètres cubes de gaz à l'Italie et un milliard de mètres cubes chacun à la Grèce et à la Bulgarie. La capacité totale du TAP est de 10 milliards de mètres cubes avec possibilité d'expansion à 20 milliards de mètres cubes par an. Le TAP est conçu pour fournir 8 milliards de mètres cubes de gaz à l'Italie et 1 milliard de mètres cubes à la Grèce et à la Bulgarie chacune.
« Nous récoltons donc aujourd'hui les fruits de la mise en place de cette infrastructure, qui contribue de manière significative à la sécurité énergétique régionale de l'Europe. Il y a de bonnes raisons d'envisager l'extension de la capacité du SGC pour répondre aux besoins supplémentaires du continent européen. La diversification de toutes les sources d'énergie est essentielle. Nous ne voulons pas dépendre d'un seul producteur, quelle que soit la forme d'énergie. La demande européenne existe actuellement pour des approvisionnements supplémentaires en gaz naturel en provenance d'Azerbaïdjan via le sgc. Les États membres de l'Union européenne feront connaître cet intérêt à leurs entreprises et à leurs gouvernements. Cela conduira à un financement accru et à l'exécution effective de projets d'expansion des capacités », a-t-elle dit.
S'agissant du potentiel de l'Azerbaïdjan en matière d'énergies renouvelables, Mme Lochman a rappelé que le président Ilham Aliyev avait déclaré dans ces propos qu'il existait un énorme potentiel pour l'éolien offshore ici en Azerbaïdjan.
« Je pense qu'il faisait référence à 157 gigawatts, ce qui représente un potentiel énorme pour l'énergie éolienne. Vous avez également un potentiel solaire, qui peut être utilisé pour produire de l'hydrogène à terme. Il y a donc de nombreuses possibilités et les entreprises américaines ont beaucoup d'expérience et d'expertise dans ces technologies. Nous allons faire connaître au gouvernement américain les possibilités qui s'offrent à lui et les avantages qu'il peut apporter à ce développement », a-t-elle expliqué.
Mme Lochman a également évoqué la crise énergétique actuelle demeurant en Europe et les mesures prises pour l'atténuer.
« Au niveau mondial, nous avons commencé à voir des prix plus élevés pour l'énergie et une offre inférieure à la demande à partir de l'automne de l'année dernière, en raison de la reprise de la pandémie de COVID-19. Et bien sûr, cela a été exacerbé par la guerre de la Russie contre l'Ukraine. À l'heure actuelle, l'Europe s'efforce de réduire sa dépendance à l'égard du charbon russe, ainsi que du pétrole et du gaz. Les besoins sont donc importants et les États-Unis participent aux discussions avec les Européens sur les méthodes permettant de réduire la demande de combustibles fossiles grâce à l'efficacité, aux thermomètres intelligents, aux pompes à chaleur, à des choses de cette nature, afin de réduire les besoins en gaz naturel. Ensuite, nous examinons avec les fournisseurs du monde entier quelles pourraient être les sources de gaz supplémentaires pour l'Europe, car ils devront remplacer une bonne partie de l'approvisionnement », a-t-elle détaillé.
Elle a d'ailleurs remarqué que le président Biden s'est engagé auprès de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en mars, à ce que les États-Unis puissent contribuer à faciliter l'acheminement de 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel vers l'Europe cette année, en 2022.
« Une bonne partie de cette quantité proviendra des producteurs américains de gaz naturel et de GNL. D'autres sources du monde entier viendront s'y ajouter, de sorte que nous atteindrons 15 milliards de mètres cubes cette année. Nous nous sommes engagés à augmenter ce chiffre au cours des prochaines années pour atteindre 50 milliards de mètres cubes par an. C'est l'engagement que notre président a pris envers l'UE », a-t-elle ainsi poursuivi.
