EU REPORTER : L'EXTENSION DU GAZODUC TRANSADRIATIQUE AUGMENTERA LES FLUX DE GAZ EN PROVENANCE DE L'AZERBAÏDJAN VERS L'UNION EUROPÉENNE.
Paris / La Gazette
Alors que les pays européens tentent de se sevrer du gaz naturel russe, l'expansion du gazoduc reliant l'Azerbaïdjan à plusieurs États membres de l'UE et pays candidats sera essentielle à une stratégie qui voit le gaz jouer un rôle important dans la transition vers des émissions nettes de carbone nulles, écrit Nick Powell, rédacteur politique d'EU Reporter.
Même si cela prendra plusieurs années, un sentiment d'urgence est palpable autour de la double tâche de réduire la dépendance de l'Europe au gaz russe et de s'éloigner complètement du charbon, le plus polluant des combustibles fossiles.
À l'issue d'une réunion des dirigeants de l'Italie, de la Grèce, de l'Espagne et du Portugal à Rome, le Premier ministre italien, Mario Draghi, a déclaré qu'ils avaient convenu de pousser la Commission européenne à prendre des « mesures incisive » en matière d'énergie. Il a pu dire que l'Italie pourrait faire face à une rupture totale à court terme de l'approvisionnement en gaz en provenance de Russie, grâce à l'achèvement, fin 2020, du gazoduc transadriatique (TAP), qui étend à travers la Grèce, l'Albanie et l'Italie l'approvisionnement en gaz en provenance d'Azerbaïdjan via la Géorgie et la Turquie.
L'Espagne promeut également, avec une entreprise italienne d'infrastructures énergétiques, la construction d'un nouveau gazoduc offshore qui étendrait la route d'approvisionnement vers la péninsule ibérique. La société d'exploitation Trans-Adriatic affirme que la capacité peut être doublée, passant de 10 à 20 milliards de mètres cubes de gaz par an. La capacité du gazoduc TAP traversant la Turquie, elle-même grande consommatrice de gaz azéri, sera presque doublée au cours des quatre à cinq prochaines années, passant de 16 à 31 milliards de mètres cubes.
L'amélioration, longtemps retardée, de la connexion gazière entre la Grèce et la Bulgarie est également en cours. Lors d'une conférence à Bakou, le commissaire européen chargé du voisinage et de l'élargissement, Olivér Várhelyi, a décrit le gaz azéri comme « un élément très précieux de notre bouquet énergétique ». Il a ajouté qu'il était également important d'étendre les approvisionnements aux pays candidats à l'adhésion à l'UE dans les Balkans occidentaux, afin de mettre fin à leur utilisation du charbon et de réduire leurs émissions de 55 %.
Avant que la Russie déclenche la guerre en Ukraine, la commissaire chargée de l'énergie, Kadri Simson, a parlé diplomatiquement d'un « moment délicat en termes de sécurité de notre approvisionnement en gaz ». Elle a fait remarquer que l'Azerbaïdjan avait « intensifié et soutenu » l'UE et qu'il était un partenaire « fiable et digne de confiance ».
Outre d'énormes réserves de pétrole et de gaz, l'Azerbaïdjan dispose d'un secteur des énergies renouvelables en pleine expansion. Le président Ilham Aliyev a déclaré que son pays était conscient de la responsabilité que représentent des ressources naturelles aussi importantes. Il s'attend à de « multiples résultats positifs » d'une relation plus étroite avec l'Union européenne.
« La politique énergétique que nous avons va au-delà des questions de diversification et de sécurité énergétiques, car elle crée de nouveaux liens entre les pays », a souligné le chef de l'Etat azerbaïdjanais, tout en ajoutant que « elle contribue à accroître le niveau de confiance mutuelle ».
Le Corridor gazier Sud, qui comprend le champ Shah Deniz 2, l'extension du gazoduc du Caucase du Sud, le gazoduc transanatolien (TANAP) et le gazoduc transadriatique (TAP), est devenu pleinement opérationnel le 31 décembre 2020.
Les livraisons de gaz azerbaïdjanais à l’Europe ont débuté fin décembre 2020 depuis le gigantesque gisement de Shah Deniz, via le SGC, qui traverse la Géorgie et la Turquie. Le TAP, qui constitue le segment européen de ce Corridor, livrera chaque année huit milliards de mètres cubes de gaz à l'Italie et un milliard de mètres cubes chacun à la Grèce et à la Bulgarie. La capacité totale du TAP est de 10 milliards de mètres cubes avec possibilité d'expansion à 20 milliards de mètres cubes par an. Le TAP est conçu pour fournir 8 milliards de mètres cubes de gaz à l'Italie et 1 milliard de mètres cubes à la Grèce et à la Bulgarie chacune.
Source : EU Reporter
