RUSSIE: L'OPEP+ NE VOIT PAS LA NÉCESSITÉ DE RÉDUIRE DAVANTAGE LA PRODUCTION DE PÉTROLE
Paris / La Gazette
Le vice-premier ministre russe Alexandre Novak a déclaré jeudi que le groupe des principaux producteurs de pétrole de l'OPEP+ ne voyait pas la nécessité d'étendre les réductions de la production de pétrole malgré une demande chinoise plus faible que prévu, tout en soulignant que l'organisation pouvait toujours modifier sa politique.
Il a également indiqué que la Russie avait atteint le niveau ciblé de sa production de pétrole ce mois-ci après avoir annoncé des réductions de production de 500 000 barils par jour (bpj), soit 5 % de sa production de pétrole, jusqu'à la fin de l'année.
La Russie fait partie du groupe des pays producteurs de l'OPEP+, qui a annoncé des réductions combinées d'environ 1,16 million de bpj dans une décision surprise au début du mois, que les États-Unis ont qualifiée d'imprudente.
M. Novak a précisé que la production russe de pétrole et de condensats de gaz devrait baisser à environ 515 millions de tonnes (10,3 millions de barils par jour) cette année, contre 535 millions de tonnes en 2022, ce qui correspond globalement au rapport de Reuters de cette semaine.
Interrogé sur la nécessité pour le groupe de réduire davantage sa production de pétrole dans un contexte de baisse des prix, M. Novak a souligné :« Non, bien sûr que non. En effet, nous n'avons pris une décision (sur la réduction) qu'il y a un mois, et elle entrera en vigueur à partir du mois de mai pour les pays qui l'ont rejointe ».
Il a ajouté que l'OPEP+ ne s'attendait pas à des pénuries de pétrole sur les marchés pétroliers mondiaux après les réductions de production, comme l'avait prédit l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui avait déclaré que les réductions risquaient d'exacerber un déficit de l'offre de pétrole prévu pour le second semestre de l'année.
« Je pense que le marché est désormais équilibré, compte tenu des décisions prises précédemment, de notre réduction et des réductions observées dans d'autres pays », a estimé M. Novak.
La Russie pourrait maintenir sa production et ses exportations de pétrole grâce à sa capacité à augmenter les ventes de ses produits énergétiques en dehors de l'Europe, son marché traditionnel d'approvisionnement en pétrole et en gaz, à la suite des sanctions occidentales sévères prises à l'encontre de Moscou en raison de l'Ukraine.
M. Novak a affirmé que la Russie détournerait vers l'Asie, cette année, 140 millions de tonnes de pétrole et de produits pétroliers qui étaient auparavant destinés à l'Europe. Il a ajouté que son pays fournirait 80 millions de tonnes et 90 millions de tonnes de pétrole et de produits pétroliers à l'Occident en 2023.
