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Paris / La Gazette

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a encore aggravé la hausse des coûts de l'alimentation et de l'énergie, poussant l'inflation en Allemagne à son rythme le plus rapide depuis le début des années 1950, avec une augmentation des prix à la consommation d'environ 11,3 % en novembre.

La Bundesbank a prévenu que même le plafonnement prévu des prix du gaz et de l'électricité pourrait ne pas suffire à réduire l'inflation à deux chiffres.

« L'inflation sera également un problème en 2024, et ce n'est qu'ensuite que nous la verrons peut-être revenir à 2 % », a déclaré Monika Schnitzer, la responsable des "Sages", citée par le journal Rheinische Post.

« L'inflation reste élevée parce que nous observons des effets de second tour, les entreprises répercutant la hausse de leurs coûts, et certaines exagérant considérablement. »

Mme Schnitzer a ajouté qu'elle ne craignait pas une spirale salaires-prix étant donné les augmentations de salaires mesurées dans les industries chimiques et métallurgiques.

Les travailleurs de ces industries ont accepté ce qui s'avérera probablement être des augmentations salariales inférieures à l'inflation en échange de paiements compensatoires ponctuels.

Elle s'est toutefois inquiétée des prix élevés de l'électricité, déclarant que le gouvernement devrait de toute urgence vérifier s'il serait judicieux de laisser fonctionner les trois centrales nucléaires restantes pendant deux ou trois ans de plus que prévu.

« Il serait judicieux de commander rapidement de nouvelles barres de combustible maintenant, ce qui nous donnerait plus de sécurité l'hiver prochain », a-t-elle estimé.

La plus grande économie d'Europe avait prévu d'abandonner progressivement l'énergie nucléaire d'ici la fin de l'année, mais le gouvernement a décidé en octobre de prolonger la durée de vie des trois centrales restantes jusqu'en avril, compte tenu de la crise énergétique actuelle. Certains membres du gouvernement souhaiteraient que leur durée de vie soit encore prolongée.