Le Musée national du Tapis d'Azerbaïdjan : Nouveau jubilé de l'Art ancien (PHOTO)
Paris / Lagazetteaz
Il y a 10 ans, l'Art du tapis azerbaïdjanais a été inscrit sur la Liste représentative du Patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO. Cette réalisation a une fois de plus prouvé l'importance et la valeur de notre culture nationale dans le contexte mondial. Au cours des siècles, l'Art du tapis azerbaïdjanais a atteint des sommets, dépassant les frontières nationales et acquérant une signification universelle. En d'autres termes, nous, les Azerbaïdjanais, avons donné notre tapis au monde en tant que l'un des sommets de la civilisation moderne.
Cet événement important a eu lieu grâce au soutien du Président de la République d'Azerbaïdjan Ilham Aliyev et de la Présidente de la Fondation Heydar Aliyev et l'Ambassadrice de bonne volonté de l'UNESCO et de l'ISESCO Mehriban Aliyeva, qui ont apporté une contribution inestimable à l'intégration du patrimoine culturel de l'Azerbaïdjan dans l'espace culturel mondial. Depuis lors, le 16 novembre, date de l'inscription du tapis azerbaïdjanais sur la Liste représentative de l'UNESCO, a été marqué dans le pays comme la Journée du tapis de l'Azerbaïdjan.
La coopération de l'Azerbaïdjan avec l'UNESCO dans le domaine du tissage de tapis remonte à l'époque soviétique. Cela a été particulièrement évident lors de la tenue des Ier et IIe Symposiums internationaux sur l'Art des tapis d'Orient à Bakou en 1983 et 1988, qui ont été parmi les premiers événements à établir le tapis azerbaïdjanais sur la scène internationale.
Le premier Symposium a rassemblé 170 scientifiques, artistes, collectionneurs, représentants de musée et journalistes célèbres de 19 pays, y compris une délégation de l'UNESCO dirigée par Amadou-Mahtar M'Bow, qui était alors Directeur général de cette organisation. Parmi les intervenants étrangers, il y avait des scientifiques célèbres tels que Richard Wright, Karol Gambosh, Tair Sabahi, Alberto Boralevi, Nejat Diyarbekirli et d'autres. Le Symposium a également été suivi par Robert Pinner, Secrétaire général de la Conférence internationale sur les tapis d'Orient (ICOC) et rédacteur en chef du magazine international HALI dédié aux tapis et textiles anciens.
Le deuxième Symposium a attiré 150 délégués de 10 pays, dont le pays hôte. Il convient de noter que si le premier Symposium était dédié aux tapis d'Orient en général, et que l'Art du tapis azerbaïdjanais n'y était abordé que dans une des trois sections, avec les tapis d'Orient et la miniature orientale, le deuxième Symposium était déjà entièrement dédié à l'Art des tapis azerbaïdjanais.
Après l'accession de l'Azerbaïdjan à son indépendance (1991), notre musée a initié la poursuite de tels Symposiums internationaux sur l'Art des tapis azerbaïdjanais en collaboration avec le Ministère de la Culture de la République d'Azerbaïdjan et l'Académie nationale des Sciences d'Azerbaïdjan. Les IIIe et Ve Symposiums internationaux sur les tapis azerbaïdjanais se sont tenus à Bakou en 2003 et 2017 respectivement, et le IVe Symposium international sur l'Art des tapis azerbaïdjanais, qui était un hommage à la mémoire de Latif Karimov et dédié au 100e anniversaire de l'artiste, s'est tenu en 2007 au siège de l'UNESCO à Paris.
La célébration conjointe des anniversaires de personnes célèbres dans le domaine de la culture et de l'art doit être considérée comme une ligne de coopération distincte entre l'Azerbaïdjan et l'UNESCO. Avant tout, il convient de mentionner le IVe Symposium international sur l'Art des tapis azerbaïdjanais 2007, qui a été consacré au 100e anniversaire de la naissance de l'artiste du peuple d'Azerbaïdjan Latif Karimov. À la veille de ce Symposium, une exposition de tapis de Latif Karimov issus de la collection du Musée national du Tapis d'Azerbaïdjan a été inaugurée dans le hall d'exposition du siège de l'UNESCO.
En outre, au cours de différentes années, notre musée a organisé des expositions dans le cadre des anniversaires d'autres personnalités culturelles importantes, principalement des poètes orientaux, dont les tapis-portraits font partie de leur collection.
La 43e session du Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO, qui s'est tenue à Bakou en 2019, a constitué une nouvelle étape dans la coopération de l'Azerbaïdjan avec l'UNESCO. Lors de cette session, le Centre historique de Chéki, ainsi que le Palais des Khans de Chéki ont été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Le Musée national du Tapis d'Azerbaïdjan coopère aussi activement avec l'UNESCO dans un large éventail d'activités.
Ainsi, en 2016-2017, notre musée a organisé un projet intitulé « La richesse culturelle de l'Azerbaïdjan », dans le cadre duquel des formations sur la conservation et la restauration des tissus, des broderies et des vêtements ont été dispensées par des spécialistes étrangers. Ce projet a été soutenu par la Commission nationale de la République d'Azerbaïdjan pour l'UNESCO. En 2018, un livre intitulé « Broderies artistiques de la collection du Musée du Tapis d'Azerbaïdjan » a été publié avec le financement de l'UNESCO.
En outre, en partenariat avec l'UNESCO et d'autres organisations internationales (ICOM, INTERPOL, le Comité international de la Croix-Rouge, etc.), le Musée national du Tapis d'Azerbaïdjan a organisé une série de séminaires et de conférences internationales à Bakou sur le développement de la gestion des musées et la préservation du patrimoine culturel.
Dépositaire des trésors de la culture matérielle nationale, mais aussi centre de recherche, le Musée national du Tapis d'Azerbaïdjan continue de développer les traditions du tissage de tapis domestiques, y compris ceux qui sont relativement peu connus. Ainsi, le 16 novembre dernier, la présentation du projet « Tapis en laine à partir de fils non peints dans la pratique du Musée national du Tapis d'Azerbaïdjan » a eu lieu sous ma direction, à l'occasion du 10e anniversaire de l'inclusion de l’Art du tapis d’Azerbaïdjan dans la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Les teintures naturelles, principalement d'origine végétale, sont utilisées depuis des siècles dans le tissage des tapis azerbaïdjanais. Cependant, en plus des tapis faits de fils teints datant de l'Antiquité, des tapis ont également été créés dans lesquels les tons naturels de la laine - noir, blanc, gris et toutes les nuances de brun - ont été utilisés artistiquement. Ces tapis sont apparus beaucoup plus tôt que les tapis en fils teints, puis, avec le développement de l'expérience avec les maîtres des teintures naturelles, sont passés à l'arrière-plan dans la production.
Mais cette étonnante tradition, bien qu'elle soit une exception, n'a pas été interrompue. De tels tapis, en particulier ceux qui sont non pelucheux, étaient constamment produits en Azerbaïdjan. Le tapissier Jafar Mujiri est devenu célèbre en Azerbaïdjan au XXe siècle grâce à ses propres expériences de ce genre. Et maintenant, cette tradition s'est poursuivie grâce aux efforts de notre musée.
Ce projet est devenu l'une des activités menées par le Musée national du tapis d'Azerbaïdjan conformément au paragraphe 7.1.2. du Programme d'État sur la préservation et le développement de l'Art du tapis dans la République d'Azerbaïdjan en 2018-2022 (étude et promotion des méthodes de travail artistiques et techniques des maîtres populaires basées sur la sélection des motifs et l'harmonie des couleurs conformément aux traditions des régions).
Ce projet sera poursuivi. Il est important, du point de vue de la restauration des technologies et des méthodes traditionnelles de tissage des tapis, du retour de l'utilisation de fils locaux de différentes races de moutons, de la poursuite de la relance de la teinture naturelle des fils locaux qui redonnera à nos tapis une harmonie de couleurs particulière.
Mme Shirin Melikova
Directrice du Musée national du Tapis d'Azerbaïdjan
