L'ARMÉNIE AFFIRME AVOIR DÉJOUÉ UNE TENTATIVE DE COUP D'ÉTAT
Paris / La Gazette
L'Arménie a déclaré avoir déjoué une tentative de coup d'État orchestrée par une faction qui aurait recruté et formé un groupe en Russie, en arrêtant trois personnes en rapport avec ce projet.
Selon une déclaration écrite du Comité d'enquête arménien, une enquête a été ouverte sur sept suspects "soupçonnés de conspirer pour prendre le pouvoir par des moyens illicites".
Pour préparer le coup d'État, un nombre considérable d'individus d'Arménie et de la région du Karabakh ont été recrutés et envoyés en Russie pour un programme d'entraînement de trois mois, chacun recevant une allocation mensuelle de 220 000 roubles russes (environ 2 350 dollars).
La formation comprenait l'apprentissage de l'utilisation d'armes lourdes, les participants retournant ensuite en Arménie pour participer à des opérations et former d'autres personnes.
La déclaration de la commission précise que les recrues ont été emmenées dans la ville russe de Rostov-sur-le-Don, où elles ont été soumises à des tests polygraphiques afin de vérifier toute affiliation avec les forces de l'ordre arméniennes.
Ensuite, les recrues ont été transportées vers une base militaire en Russie, appelée "Arbat", où la véritable nature de leur formation - participer à un coup d'État - leur a été révélée.
Alors que l'enquête se poursuit, trois personnes ont été placées en détention par le tribunal, et les autorités continuent d'enquêter pour savoir si d'autres personnes ont été impliquées dans la tentative de coup d'État.
Les autorités russes n'ont pas encore commenté les déclarations de l'Arménie.
Entre-temps, le Premier ministre arménien, Nikol Pachinyan, a laissé entendre que son pays approchait du point de rupture dans ses liens avec l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), dirigée par la Russie.
"Il existe une expression : 'point de non-retour', et si nous ne l'avons pas encore franchi, il est fort probable que nous le franchirons", a martelé M. Pachinyan lors du deuxième sommet mondial arménien qui s'est tenu à Erevan, la capitale de l'Arménie.
M. Pachinyan a déclaré que deux années s'étaient écoulées depuis qu'Erevan avait posé des questions à l'alliance militaire dirigée par la Russie, ajoutant que non seulement les réponses à ces questions n'avaient pas été données, mais qu'il était "évident" qu'elles ne le seraient pas.
