CEDEAO : LA PLUPART DES PAYS D'AFRIQUE DE L'OUEST SONT PRÊTS À REJOINDRE L'INTERVENTION MILITAIRE EN ATTENTE AU NIGER
Paris / La Gazette
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a annoncé que la plupart de ses États membres sont prêts à participer à une force de réserve qui pourrait intervenir au Niger à la suite d'un coup d'État survenu à la fin du mois dernier.
Les chefs d'état-major des 15 pays membres de la CEDEAO se sont réunis jeudi à Accra dans le cadre des derniers efforts visant à renverser la destitution de Mohamed Bazoum, le président nigérien renversé par un coup d'État le 26 juillet.
Tous les États membres, à l'exception de ceux sous régime militaire et du Cap-Vert, sont prêts à participer à la force d'intervention, a déclaré jeudi Abdel-Fatau Musah, commissaire de la CEDEAO.
« La démocratie est ce que nous défendons et ce que nous encourageons », a estimé le chef d'état-major de la défense du Nigeria, le général Christopher Gwabin Musa, à l'ouverture de la réunion de deux jours à Accra. « L'objectif de notre réunion n'est pas simplement de réagir aux événements, mais de tracer de manière proactive une voie qui aboutisse à la paix et favorise la stabilité ».
La réunion sur la crise nigérienne intervient après l'expiration d'un délai fixé au 6 août pour la libération et la réintégration de M. Bazoum par les soldats mutins, sous peine d'une intervention militaire. M. Bazoum est toujours assigné à résidence avec sa femme et son fils dans la capitale, Niamey.
Le bloc a longtemps délibéré sur l'utilisation de la force qu'il a décrite comme un « dernier recours » pendant des semaines en raison de plusieurs équipes de médiation qu'il a envoyées à Niamey et aussi en raison d'un manque de consensus dans ses rangs.
Le Burkina Faso et le Mali, qui ont connu de multiples coups d'État depuis 2020, ont averti que toute intervention militaire au Niger serait déclarée comme un acte de guerre, révélant ainsi une fracture dans la région entre les pays côtiers et ceux du Sahel, en proie à l'instabilité.
La Guinée, qui est également sous régime militaire et qui a condamné toute agression extérieure, s'est abstenue de tout autre commentaire.