BAKOU PROMET UNE RIPOSTE SYMÉTRIQUE AUX REVENDICATIONS TERRITORIALES DE L'ARMÉNIE CONTRE L'AZERBAÏDJAN
Paris / La Gazette
Le président Ilham Aliyev n'exclut pas de répondre à l'Arménie par une riposte directe si celle-ci tente d'exiger le soi-disant statut des minorités ethniques arméniennes vivant dans la région du Karabakh en Azerbaïdjan.
Selon le président Aliyev, toute tentative de l'Arménie de formuler des revendications menaçant l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan entraînera des revendications territoriales similaires de la part de l'Azerbaïdjan.
« Si l'Arménie continue à mettre en cause l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan, alors l'Azerbaïdjan n'aura pas d'autre choix que de mettre également en cause l'intégrité territoriale arménienne », a déclaré le président Aliyev dans son discours prononcé à la cérémonie d’ouverture du Forum global de Bakou portant sur le thème « Les menaces contre l'ordre mondial » ayant débuté ce jeudi 16 juin dans la capitale azerbaïdjanaise.
« Du point de vue historique, nous avons le droit de le faire », a-t-il souligné, rappelant la décision du gouvernement soviétique de céder la partie historique de l'Azerbaïdjan, le Zangazour, à l'Arménie en novembre 1920.
Selon les données officielles, jusqu'à 25 000 Arméniens de souche vivent dans certaines parties de la région azerbaïdjanaise du Karabakh, temporairement surveillées par le contingent russe de maintien de la paix. L'Arménie demande un statut spécial pour cette région, tandis que Bakou officiel rejette ces revendications.
En mai 2022, le président Aliyev a déclaré que le gouvernement azerbaïdjanais considérait les Arméniens de souche de la région du Karabakh comme des citoyens du pays. Depuis fin 2020, les autorités azerbaïdjanaises appellent les Arméniens de souche résidant ici à éliminer la propagande anti-azerbaïdjanaise et à prendre des mesures pour faire partie de la société azerbaïdjanaise.
« Notre constitution prévoit l'égalité des droits pour les représentants de toutes les ethnies, y compris les Arméniens qui vivent en Azerbaïdjan depuis des années. Nous allons bien sûr veiller aux droits et à la sécurité [des Arméniens de souche] », a noté le président azerbaïdjanais.
Dans le même temps, les Azerbaïdjanais de souche qui habitaient autrefois la région du Zangazour occidental - qui fait partie de l'Arménie actuelle - ont été traités durement.
Historiquement, le Zangazour était une région azerbaïdjanaise qui constitue aujourd'hui la partie sud de l'Arménie actuelle et une partie du territoire de l'Azerbaïdjan dans les districts de Zanguilan, Goubadli, JabraÏl, Latchine et Kalbadjar. La partie arménienne actuelle de Zangazour est connue sous le nom de Zangazour occidental en Azerbaïdjan, tandis que Zangazour oriental est repassé sous le contrôle de l'Azerbaïdjan après la guerre de 2020.
La région historique de Zangazour, habitée par des tribus turques, a fait partie de l'empire seldjoukide pendant les 150 ans de son règne aux 11e et 12e siècles, ce qui a contribué à étendre l'influence turco-islamique dans la région. À partir du 13e siècle, le Zangazour a été envahi par des tribus mongoles et tatares et par l'empire timouride. Du 15e au 18e siècle, la région a fait partie des États azerbaïdjanais médiévaux de Garagoyunlu, Aghgoyunlu et Safavids.
Des changements démographiques ont eu lieu à Zangazour pendant le règne de la Russie tsariste et de l'Union soviétique. À la suite des massacres commis par les groupes armés arméniens en 1905-1907 et 1914-1920 à Zangazour, environ un demi-million d'Azerbaïdjanais autochtones et d'autres habitants musulmans ont été tués. Au cours de ces périodes, 115 villages musulmans de Zangazour ont été détruits.
Peu après la soumission de la République démocratique d'Azerbaïdjan par les forces bolcheviques le 28 avril 1920, une partie importante de la région de Zangazour a été cédée à la RSS d'Arménie nouvellement établie le 30 novembre 1920. En conséquence, le Nakhitchevan est devenu une exclave séparée du continent azerbaïdjanais.
En 1933, le territoire de la RSS d'Arménie (République socialiste soviétique d'Arménie) a été divisé en districts, et le nom de Zangazour a été remplacé par de nouveaux noms de districts tels que Gafan, Gorus, Garakilsa (Sisian) et Mehri.
En 1988, plus de 250 000 Azerbaïdjanais vivant dans l'Arménie actuelle, y compris dans la région du Zangazour occidental, ont été expulsés de force de leurs terres ancestrales dans le cadre de la dernière phase de leur déportation illégale par l'Arménie. Des centaines de monuments historiques, matériels et culturels appartenant aux Azerbaïdjanais ont été détruits à la suite du déplacement brutal de ces derniers par des actes de terreur et de nettoyage ethnique.
L'Arménie a occupé la partie orientale de Zangazour lors de la première guerre du Karabakh au début des années 1990. Après sa libération en 2020, le gouvernement azerbaïdjanais y a établi la zone économique du Zangazour oriental, comprenant les régions de Zanguilan, Goubadli, Jabraïl, Latchine et Kalbadjar.
