AU MOINS 103 PERSONNES TUÉES DANS DES EXPLOSIONS PRÈS DE LA TOMBE DE QASSEM SOLEIMANI EN IRAN
Paris / La Gazette
Au moins 103 personnes ont été tuées et 173 autres blessées en Iran lorsque deux explosions ont déchiré une foule commémorant le général Qassem Soleimani à l'occasion de l'anniversaire de son assassinat, ont confirmé les médias d'État.
Ces explosions, que la télévision d'État a qualifiées d'"attentat terroriste", sont survenues alors que les tensions étaient vives au Moyen-Orient, un jour après que le chef adjoint du Hamas, Saleh al-Arouri, allié de l'Iran, a été tué lors d'une attaque de drone à Beyrouth, que les autorités libanaises ont imputée à Israël.
Les explosions se sont produites près de la mosquée Saheb al-Zaman à Kerman, la ville natale de M. Soleimani, dans le sud du pays, où il est enterré, alors que ses partisans se rassemblaient pour marquer le quatrième anniversaire de sa mort lors d'une attaque de drone américain juste à l'extérieur de l'aéroport de Bagdad.
Le gouverneur adjoint de Kerman a estimé que les explosions étaient une "attaque terroriste".
Les médias d'État ont indiqué qu'au moins 170 personnes avaient été blessées dans les attentats à la bombe.
L'agence de presse iranienne Tasnim, citant des sources informées, a rapporté que "deux sacs contenant des bombes ont explosé" sur le site.
"Les auteurs de cet incident ont apparemment fait exploser les bombes à l'aide d'une télécommande", a ajouté Tasnim.
L'agence de presse ISNA a cité le maire de Kerman, Saeed Tabrizi, qui a déclaré que les bombes avaient explosé à dix minutes d'intervalle.
Des images diffusées sur Internet ont montré des foules se précipitant pour fuir alors que le personnel de sécurité bouclait la zone.
Des images diffusées par la télévision d'État montrent plusieurs ambulances et du personnel de secours dans la zone.
M. Soleimani était à la tête de la Force Qods, la branche des opérations extérieures du Corps des gardiens de la révolution islamique d'Iran, qui supervise les opérations militaires dans l'ensemble du Moyen-Orient.
Déclaré "martyr vivant" par le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, alors qu'il était encore en vie, M. Soleimani était largement considéré comme un héros pour son rôle dans la défaite du groupe terroriste Daesh en Irak et en Syrie.
Aux yeux de nombreux Iraniens, ses prouesses militaires et stratégiques ont permis d'éviter la désintégration multiethnique de pays voisins tels que l'Afghanistan, la Syrie et l'Irak.
Longtemps considéré comme un adversaire mortel par les États-Unis et leurs alliés, M. Soleimani était l'un des principaux fondés de pouvoir de la région, fixant l'agenda politique et militaire de l'Iran en Syrie, en Irak et au Yémen.
Les jours qui avaient suivi sa mort en 2020 et qui avaient précédé ses funérailles à Kerman, des millions de personnes étaient venues porter le deuil en signe d'unité nationale.
