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L'AZERBAÏDJAN ACCUSE L'ARMÉNIE DE "DÉFORMER LA RÉALITE" SUR LE DOSSIER DU KARABAKH

6 Juin 2023 13:51 (UTC+01:00)
L'AZERBAÏDJAN ACCUSE L'ARMÉNIE DE "DÉFORMER LA RÉALITE" SUR LE DOSSIER DU KARABAKH
L'AZERBAÏDJAN ACCUSE L'ARMÉNIE DE "DÉFORMER LA RÉALITE" SUR LE DOSSIER DU KARABAKH

Paris / La Gazette

L'Azerbaïdjan a accusé dimanche son grand ennemi, l'Arménie, de « tenter de déformer l'essence » de diverses questions relatives à la sécurité dans la région du Caucase du Sud.

La tentative d'induire en erreur la communauté internationale et la société arménienne tout en évitant les obligations contractées par l'Arménie est inacceptable, a déclaré la diplomatie azerbaïdjanaise en réponse aux commentaires retransmis à la télévision d'Armen Grigoryan, le secrétaire du Conseil de sécurité de l'Arménie.

« En ce qui concerne la revendication sur le fondement du processus de délimitation, il convient de noter que, conformément aux déclarations des réunions de Prague et de Sotchi, la délimitation est considérée comme étant effectuée sur la base de la reconnaissance mutuelle de l'intégrité territoriale et de la souveraineté », a souligné le ministère azerbaïdjanais.

Le communiqué indique que la partie arménienne sait qu'il n'existe « aucun accord » concernant les cartes sur la base desquelles la délimitation entre les deux pays sera effectuée, ajoutant que l'Azerbaïdjan a mené des processus de délimitation avec certains de ses voisins « sur la base de l'analyse et de l'examen de tous les documents juridiquement significatifs ».

Le communiqué accuse également l'Arménie d'entraver les efforts visant à rétablir la liaison de transport avec la République autonome du Nakhitchevan, réfute les affirmations de M. Grigoryan selon lesquelles la route de Latchine est fermée et demande à Erevan de mettre fin à son ingérence dans la question de la réintégration des résidents arméniens au Karabakh.

« Au lieu de faire progresser le processus de paix dans la région, la déclaration du responsable arménien selon laquelle son pays est entré dans une nouvelle période d'armement montre que ce pays n'a pas encore tiré les leçons de l'histoire ».

Le communiqué conclut que la tentative « destructrice » de l'Arménie de se soustraire à ses obligations en interprétant de manière erronée les accords conclus ne sert pas à restaurer la paix dans la région et n'est surtout pas en faveur de l'Arménie.

L'Arménie, majoritairement chrétienne, et l'Azerbaïdjan, dont la population est majoritairement musulmane, étaient toutes deux des républiques de l'Union soviétique qui ont obtenu leur indépendance en 1991, lors de l'éclatement de l'URSS.

Ils sont entrés en guerre à deux reprises pour des territoires contestés, principalement le Karabakh, une région internationalement reconnue comme faisant partie de l'Azerbaïdjan mais occupée par l'Arménie depuis près de trois décennies.

Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées lors des deux guerres concernant la région, la première ayant duré six ans et s'étant achevée en 1994, et la seconde en 2020, qui s'est terminée par un accord de cessez-le-feu négocié par la Russie, qui a vu Moscou stationner un contingent de maintien de la paix le long du corridor de Latchine, la seule route reliant l'Arménie à l'enclave.

Toutefois, un différend concernant l'établissement d'un poste de contrôle sur le corridor de Latchine en avril a fait naître de violentes tensions entre les nations ennemies, qui ont fait une demi-douzaine de morts de part et d'autre depuis décembre dernier.

Bakou a justifié que le poste de contrôle frontalier avait été créé en réponse aux menaces sécuritaires de l'Arménie, citant le transfert d'armes et de munitions vers la région du Karabakh. Erevan a nié ces accusations et affirmé que cette mesure violait le cessez-le-feu. L'Arménie, qui compte sur la Russie pour garantir sa sécurité, est également frustrée par ce qu'elle considère comme l'incapacité du Kremlin à remplir son rôle de maintien de la paix dans le territoire.

La Russie, grande puissance régionale, ayant du mal à maintenir son influence décisive en raison des retombées de sa guerre contre l'Ukraine, le conflit a depuis lors suscité davantage d'efforts de médiation de la part de l'Occident.

L'Union européenne, qui dispose d'une mission civile déployée dans ce territoire troublé depuis début 2023, a également réuni le premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, avec la participation du président français Emmanuel Macron, à Bruxelles à la fin du mois dernier.

Les deux dirigeants se sont retrouvés face à face plus tard à Moscou, aux côtés du président russe Vladimir Poutine, afin d'élaborer un accord de paix. Bien que les discussions n'aient pas abouti à un tel accord, M. Pachinian a réitéré son annonce selon laquelle son pays reconnaîtrait le Karabakh comme faisant partie de l'Azerbaïdjan et ouvrirait toutes les liaisons de transport.

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