LA FRANCE ET L'ALLEMAGNE INSISTENT POUR QUE DE NOUVELLES ÉLECTIONS AIENT LIEU AU KOSOVO APRÈS LES AFFRONTEMENTS
Paris / La Gazette
Les dirigeants français et allemand ont appelé jeudi le Kosovo et la Serbie à parvenir à un consensus sur la tenue de nouvelles élections municipales dans le nord du Kosovo, cherchant à répondre à l'escalade des tensions ethniques qui ont déclenché de violentes manifestations dans la région.
S'exprimant lors d'un sommet en Moldavie jeudi, le président français Emmanuel Macron a déclaré que le chancelier allemand Olaf Scholz et lui-même avaient plaidé en faveur de nouvelles élections municipales dans quatre municipalités et remis en question la légitimité démocratique des votes organisés dans le nord du Kosovo en avril.
« Nous avons demandé aux deux parties l'organisation dans les meilleurs délais de nouvelles élections dans ces quatre municipalités », a expliqué le dirigeant français lors du sommet de la Communauté politique européenne à Bulboaca, en Moldavie.
Les élections locales en question, qui ont été massivement boycottées par les résidents serbes, ont vu l'élection de maires d'origine albanaise dans des villes à majorité serbe, ce qui a donné lieu à des manifestations. Cette semaine, des manifestants d'origine serbe ont affronté des soldats de la paix de l'OTAN, blessant 30 soldats internationaux et plus de 50 manifestants, et faisant craindre une reprise du conflit dans cette région troublée.
Le chef de l'État français a précisé que lui et M. Scholz s'étaient entretenus avec le président serbe Aleksandar Vucic et le président du Kosovo Vjosa Osmani, et qu'il avait exhorté les dirigeants à examiner les recommandations et à y répondre la semaine prochaine.
« Cela exige du courage de la part de toutes les parties concernées, car elles devront jouer leur rôle à des postes de responsabilité politique pour garantir le succès de la désescalade », a estimé M. Scholz à l'issue du sommet de la Moldavie.
M. Scholz a fait remarquer qu'une solution permanente au conflit de longue date entre la Serbie et son ancienne province, le Kosovo, était sur le point d'être trouvée et qu'il ne restait plus qu'à la mettre en œuvre. Le Kosovo a déclaré son indépendance en 2008, une décision que la Serbie ne reconnaît pas.
M. Vucic a indiqué que la priorité de la Serbie était que les forces de police du Kosovo quittent les régions majoritairement peuplées de Serbes du Kosovo et que les maires nouvellement installés le fassent également.
L'OTAN a annoncé mardi qu'elle enverrait 700 soldats supplémentaires dans le nord du Kosovo pour aider à réprimer les récents affrontements.
Les dernières violences dans la région font craindre une reprise du conflit de 1998-1999 au Kosovo, qui a fait plus de 10 000 morts, laissé plus d'un million de personnes sans abri et entraîné une mission de maintien de la paix de l'OTAN qui dure depuis près d'un quart de siècle.
S'adressant aux journalistes à Oslo jeudi, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a appelé le Kosovo et la Serbie à « prendre des mesures immédiates pour désamorcer les tensions et faire un réel effort pour conclure des accords de normalisation ».
