ASSASSINATS ET ATTAQUES CIBLÉS SUCCESSIFS EN IRAN: QUI EST DERRIÈRE LA MORT DE L'AYATOLLAH ABBAS ALI SOLEIMANI
Paris / La Gazette
Le président iranien Ebrahim Raïssi a demandé une enquête rapide sur l'assassinat de l'ayatollah Abbas Ali Soleimani, qui a été abattu par un garde de sécurité dans une banque de la ville de Babolsar, dans la province septentrionale de Mazandaran, le 26 avril.
« Il est nécessaire que les forces de sécurité et les forces de l'ordre agissent aussi rapidement que possible pour déterminer les causes de l'accident et pour identifier les motifs possibles de l'auteur ou des auteurs de l'accident », a exhorté le président Raïssi dans un communiqué.
Selon le gouverneur de Mazandaran, Mahmoud Hosseinipour Nouri, l'agresseur était un homme de la région qui faisait partie des nombreux gardes armés employés par une société de sécurité pour protéger la banque. L'enquête de la police sur la fusillade se poursuit, mais les autorités ont écarté l'hypothèse d'un acte terroriste. Le procureur général iranien, Mohammad Jafar Montazeri, a ordonné l'ouverture d'une enquête sur ce meurtre et a demandé au procureur général de la province de Mazandaran de coordonner son action avec celle des forces de l'ordre.
L'ayatollah Soleimani était l'un des 88 religieux de l'Assemblée des experts chargés de nommer le Guide suprême. Cet organe élu a le pouvoir de superviser le travail du Guide suprême et de le révoquer s'il est jugé incapable de s'acquitter de ses fonctions.
En outre, Soleimani a déjà été le représentant personnel de l'ayatollah Ali Khamenei, l'actuel guide suprême, dans la province agitée du Sistan-Balouchestan. Après avoir exercé cette fonction pendant 17 ans, il a démissionné en 2019. Il a également dirigé la prière du vendredi dans la ville centrale de Kashan entre 2020 et 2022.
Soleimani était connu pour son opposition à l'organisation politico-militante dissidente Mojahedin-e-Khalq (MEK). Le MEK a mené une vague d'attentats à la bombe en Iran et a conclu une alliance avec Saddam Hussein pendant la guerre Iran-Irak de 1980-88. Cela aurait conduit l'ayatollah Khomeini, alors guide suprême, à ordonner une série d'exécutions massives de prisonniers politiques, à partir de juillet 1988 et pendant environ cinq mois. Les exécutions ont eu lieu dans plus de 32 villes d'Iran, et l'on estime qu'entre 2 500 et 30 000 personnes ont été tuées, dont beaucoup ont été soumises à la torture. Si la majorité des personnes exécutées étaient des partisans du MEK, des personnes soutenant d'autres factions de gauche, notamment le Fedaian et le Parti Tudeh d'Iran (Parti communiste), ainsi que certains groupes kurdes, tels que Komala et le Parti démocratique kurde d'Iran, figuraient également parmi les victimes.
Selon l'agence Iran International, basée à Londres, Soleimani a écrit dans son autobiographie qu'il avait été nommé imam de Babolsar pour les prières du vendredi afin de pouvoir faire face aux activités des groupes d'opposition dans cette ville.
En avril dernier, deux religieux iraniens ont été tués et un troisième a été blessé lors d'une attaque au couteau dans un sanctuaire de la ville de Mashhad, dans le nord-est du pays. Un homme d'origine ouzbèke a été pendu en juin après avoir été reconnu coupable des coups de couteau, dont la police n'a pas révélé le motif.
