EMMANUEL MACRON SE REND AU BANGLADESH POUR "CONSOLIDER" LA STRATÉGIE DE LA FRANCE POUR LA RÉGION INDO-PACIFIQUE
Paris / La Gazette
Le président français Emmanuel Macron s'est rendu au Bangladesh dans le but de « consolider » la stratégie indo-pacifique de Paris et de faire contrepoids à un « nouvel impérialisme » dans une région où l'influence de la Chine s'étend de plus en plus.
« Dans une région confrontée à un nouvel impérialisme, nous voulons proposer une troisième voie, sans volonté d'intimider nos partenaires ou de les embarquer dans des plans insoutenables », a déclaré Emmanuel Macron, qui s'exprimait en anglais, à la Première ministre bangladaise Sheikh Hasina lundi.
Les États-Unis et la Chine se disputent l'influence dans la région, et le chef de l'État a fait valoir que la France offrait une alternative. L'ancienne puissance coloniale conserve des vestiges de son empire sous forme de territoires, notamment des îles dans la région indo-pacifique.
« Le Bangladesh retrouve progressivement sa place sur la scène internationale », a lancé le dirigeant français à son arrivée dans la capitale, Dacca, dimanche, après la clôture du sommet du Groupe des 20 (G20) qui s'est tenu dans l'Inde voisine.
Il a salué ce qu'il a appelé « formidable réussite du Bangladesh » du pays d'Asie du Sud, dont l'économie connaît une croissance rapide et qui est la huitième nation la plus peuplée du monde avec plus de 170 millions d'habitants.
Emmanuel Macron s'est entretenu avec Mme Hasina et a visité un mémorial dédié à son père, le premier président du Bangladesh, Sheikh Mujibur Rahman, avant de regagner Paris.
Lors d'un dîner d'accueil, Mme Hasina a salué de son côté ce plaidoyer français « en faveur de l'autonomie stratégique », qui « coïncide avec notre propre politique étrangère ». « Vous apportez un bol d'air frais aux relations internationales », a-t-elle dit à au président français.
La visite à Dacca sera également « l'occasion d'approfondir la relation bilatérale avec un pays qui connaît un rapide développement économique […] et qui cherche à diversifier ses partenariats », a déclaré l'Élysée dans un communiqué.
Emmanuel Macron a également relevé que le Bangladesh s'était engagé à commander 10 avions à Airbus, marquant ainsi le premier accord du pays d'Asie du Sud avec le constructeur aéronautique européen, dans le cadre d'un changement par rapport à sa flotte dominée par Boeing.
Les autorités françaises ont affirmé que le contrat pour les avions à large fuselage A350, qui est encore en cours de finalisation, a été conclu avec le transporteur national Biman Bangladesh Airlines Ltd.
Biman Bangladesh possède une flotte de plus de 20 avions, principalement des Boeing, dont plus de la moitié sont des gros-porteurs, et quelques Dash 8 turbopropulseurs.
Mahbub Ali, ministre délégué à l'Aviation civile du Bangladesh, a détaillé que la commande initiale porterait sur deux Airbus.
« Nous avons demandé 10 appareils par étapes. Le comité technique est en train de les évaluer. Ces appareils seront utilisés sur de nouvelles et d'anciennes liaisons. Chaque pays dispose d'Airbus et de Boeing dans sa flotte. Mais nous n'avons que des Boeing, pas un seul Airbus », a renchéri M. Ali.
