DES DIZAINES DE JEUNES FILLES MUSULMANES RENVOYÉES CHEZ ELLES POUR AVOIR PORTÉ DES ABAYAS DANS DES ÉCOLES FRANÇAISES
Paris / La Gazette
Les écoles publiques françaises ont renvoyé des dizaines de jeunes filles chez elles pour avoir refusé d'enlever leurs abayas - des robes longues et amples portées par certaines femmes et jeunes filles musulmanes - le jour de la rentrée scolaire, selon le ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, Gabriel Attal.
Défiant l'interdiction de ce vêtement considéré comme un symbole religieux, près de 300 jeunes filles se sont présentées lundi matin avec des abayas, a déclaré M. Attal sur BFM TV mardi.
La plupart ont accepté de se changer, mais 67 ont refusé et ont été renvoyées chez elles.
Le gouvernement a annoncé le mois dernier qu'il interdisait l'abaya dans les écoles, estimant qu'elle enfreignait les règles de laïcité dans l'enseignement, qui ont déjà interdit le port du foulard au motif qu'il constitue une manifestation d'appartenance religieuse.
Le ministre Attal, âgé de 34 ans, a expliqué que les jeunes filles qui s'étaient vu refuser l'accès à l'école lundi avaient reçu une lettre adressée à leur famille, dans laquelle il était dit que « la laïcité n'est pas une contrainte, c'est une liberté ».
« Dans les prochains jours, elles reviendront parce qu'elles doivent être scolarisées, et on verra si elles se sont conformées à la règle ou pas, sinon il y aura un nouveau dialogue », a-t-il ajouté.
Il a affirmé qu'il était favorable à l'expérimentation d'uniformes scolaires ou d'un code vestimentaire dans le cadre du débat sur l'interdiction.
Les uniformes ne sont plus obligatoires dans les écoles françaises depuis 1968, mais ils reviennent régulièrement à l'ordre du jour, souvent sous l'impulsion de politiciens conservateurs et d'extrême droite.
M. Attal a fait savoir qu'il fournirait un calendrier dans le courant de l'année pour la mise en place d'un essai d'uniformes dans les écoles qui accepteraient d'y participer.
« Je suis pas sûr que ce (l'uniforme scolaire) soit une solution miracle qui permette de régler tous les problèmes de l’école. Mais en tout cas je pense qu’elle mérite d’être testée », a-t-il souligné.