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EUROGROUPE FACE À LA DETTE : UN TOP DÉPART POUR L'EURO NUMÉRIQUE ?

13 Novembre 2021 06:50 (UTC+01:00)
EUROGROUPE FACE À LA DETTE : UN TOP DÉPART POUR L'EURO NUMÉRIQUE ?
EUROGROUPE FACE À LA DETTE : UN TOP DÉPART POUR L'EURO NUMÉRIQUE ?

Comme bien d’autres choses, la crise sanitaire liée au Covid-19 a bouleversé l’univers budgétaire qui prévalait partout jusqu’en 2020. Les gouvernements enregistrent des déficits sans précédent et accumulent des dettes sans précédent. Le déficit du gouvernement fédéral américain a atteint le chiffre extraordinaire de 15 % du PIB et il aurait été encore plus important si cette décision ne tenait qu’à Joe Biden. La dette fédérale détenue par le public aux États-Unis dépasse aujourd’hui 100 % du PIB américain. L’Allemagne a abandonné son emblématique frein à l’endettement au profit d’un déficit de 4,2 % du PIB en 2020 ; la Commission européenne prévoit que le déficit de la République fédérale sera encore deux fois plus important en 2021. À l’échelle de la zone euro, la dette dépasse les 100 % du PIB, tout comme aux États-Unis. On assiste aujourd’hui à la scène pour le moins singulière où des fonctionnaires de la Commission européenne, traditionnellement chargés de faire respecter l’austérité, mettent en garde les gouvernements contre une augmentation des impôts ou une réduction prématurée des dépenses publiques.

Sans surprise aucune, la crise sanitaire mondiale liée au Covid-19 a donc entraîné une augmentation du stock de dette publique des pays européens. En France par exemple, la dette représentait 120% du PIB fin 2020, contre 98% du PIB en 2019, et ce ratio est revenu à 115% du PIB en 2021, avec l’augmentation du PIB et la reprise économique. Aussi, lorsqu’il s’agissait de sauver les économies durant les premiers mois de 2020, le débat sur la dette était quasiment absent. Maintenant que la crise semble passée, les divisions se creusent et les avis divergent (annulation, réduction impérative, statu quo) sur ce qu’il faudrait faire (ou pas) de la dette publique.

Conséquence directe de ce bouleversement, la question de l’euro comme monnaie numérique, sera à l’ordre du jour. Un projet officiellement lancé lors de la dernière réunion de l’Eurogroupe, actuellement dans la phase d’enquête qui doit mener à la décision de la développer ou non. L’euro numérique ne serait pas une crypto-monnaie : la différence majeure avec une crypto-monnaie comme le bitcoin est que cet euro numérique serait soutenu par la BCE, à l’opposé de la gestion décentralisée du bitcoin.

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