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KARABAKH : LES SÉPARATISTES DÉPOSENT LES ARMES. LE PROCESSUS DE RÉINTÉGRATION EST EN COURS

20 Septembre 2023 12:34 (UTC+01:00)
KARABAKH : LES SÉPARATISTES DÉPOSENT LES ARMES. LE PROCESSUS DE RÉINTÉGRATION EST EN COURS
KARABAKH : LES SÉPARATISTES DÉPOSENT LES ARMES. LE PROCESSUS DE RÉINTÉGRATION EST EN COURS

Paris / La Gazette

Depuis des mois, l'Azerbaïdjan a tenté d'amener l'Arménie à signer un accord de paix, afin que les deux pays passent enfin à l'étape suivante, suite à la nouvelle réalité apparue après la deuxième guerre du Karabakh. Le niveau de la paix, du progrès, du développement, etc.

Les forces armées azerbaïdjanaises ont lancé mardi une opération antiterroriste locale visant à neutraliser les formations armées arméniennes illégales et leur infrastructure militaire dans la région du Karabakh.

Cette opération faisait suite à l'intensification des attaques contre les positions azerbaïdjanaises et aux récents incidents meurtriers liés aux mines dans le district de Khojavand, qui ont coûté la vie à quatre officiers de police et à deux ouvriers de la construction routière. Plus tôt dans la journée de mardi, deux militaires de l'armée azerbaïdjanaise stationnés dans le district d'Aghdam ont été blessés par des formations armées arméniennes illégalement stationnées dans les territoires azerbaïdjanais temporairement surveillés par le contingent russe de maintien de la paix.

"Les activités antiterroristes locales ont été lancées pour ... réprimer les provocations à grande échelle dans la région économique du Karabakh, désarmer et assurer le retrait des formations des forces armées arméniennes de nos territoires, neutraliser leur infrastructure militaire, assurer la sécurité de la population civile retournée dans les territoires libérés de l'occupation, des civils participant aux travaux de construction et de restauration et de notre personnel militaire, et enfin restaurer l'ordre constitutionnel de la République d'Azerbaïdjan", a rapporté le ministère azerbaïdjanais de la Défense dans un communiqué publié ce lundi.

Le ministère azéri a rappelé que seules les cibles militaires légitimes étaient neutralisées, et que la population civile et les infrastructures civiles n'étaient pas visées.

Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on voit l'armée azerbaïdjanaise détruire un système de roquettes à lancement multiple "TOR" de fabrication russe et un système de guerre électronique de l'armée arménienne dans la ville de Khankendi.

Après la dissolution de l'Union soviétique en 1991, l'Arménie a lancé une campagne militaire de grande envergure contre l'Azerbaïdjan, ce qui a donné lieu à la guerre la plus longue et la plus meurtrière dans la région du Caucase du Sud. La guerre s'est terminée par un cessez-le-feu en 1994, l'Arménie occupant de force 20 % des territoires internationalement reconnus de l'Azerbaïdjan. Cette occupation a entraîné la mort de plus de 30 000 Azerbaïdjanais et l'expulsion d'un million d'autres dans le cadre d'une campagne brutale de nettoyage ethnique menée par l'Arménie.

Le 27 septembre 2020, le conflit entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie s'est aggravé lorsque les forces arméniennes présentes dans les territoires azerbaïdjanais autrefois occupés ont bombardé des positions militaires et des installations civiles de l'Azerbaïdjan. Au cours d'une contre-attaque qui a duré 44 jours, les forces azerbaïdjanaises ont libéré plus de 300 localités, dont les villes de Jabrayil, Fuzuli, Zangilan, Gubadli et Shusha, mettant ainsi un terme à l'occupation arménienne illégale qui durait depuis près de 30 ans. La guerre s'est achevée par une déclaration tripartite signée par l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Russie le 10 novembre 2020. En vertu de cette déclaration, l'Arménie a également restitué à l'Azerbaïdjan les districts anciennement occupés d'Aghdam, de Kalbajar et de Lachin.

La déclaration demandait également le retrait immédiat du personnel armé arménien des territoires azerbaïdjanais temporairement surveillés par les forces de maintien de la paix russes. Cependant, l'article 4 de la déclaration n'a toujours pas été respecté.

Le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a indiqué lundi que les forces armées arméniennes, fortes de plus de 10 000 hommes, étaient toujours présentes sur ces terres. Les troupes illégales disposaient de plus d'une centaine de chars et autres véhicules blindés, de plus de 200 pièces d'artillerie lourde, y compris des lance-roquettes multiples, de dizaines de types différents d'équipement de guerre radio-électronique, ainsi que de plus de 200 mortiers.

Selon les données statistiques publiées par les autorités azerbaïdjanaises, depuis la fin de la guerre de 44 jours entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, le 10 novembre 2020, jusqu'au 19 septembre 2023, un total de 314 Azerbaïdjanais ont été piégés par des explosions de mines terrestres, dont 61 ont perdu la vie et 253 ont été blessés. Parmi les victimes, 48 civils ont perdu la vie et 101 ont été blessés à des degrés divers. Le nombre de morts et de blessés parmi le personnel militaire à la suite d'accidents dus aux mines s'élève respectivement à 13 et 152.

Depuis le début de l'agression militaire de l'Arménie contre l'Azerbaïdjan en 1991, 3 385 Azerbaïdjanais ont été victimes de mines terrestres posées par l'Arménie, dont 357 jeunes et 38 femmes.

Le ministère des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan a déclaré lundi que depuis août 2022, un total de 2 728 mines terrestres produites par l'Arménie en 2021, dont 1 119 dans les districts libérés de Kalbajar et de Lachin à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, et 1 609 dans la région du Karabakh, ont été détectées et neutralisées.

Cessez-le feu et normalisation de la situation

Après la destruction, par l’armée azerbaïdjanaise des positions militaires installées illégalement pas les séparatistes, les séparatistes arméniens ont annoncé ce mercredi 20 septembre qu’ils déposaient les armes et confirmé le cessez-le-feu et l’ouverture de négociation.

« Un accord a été conclu sur le retrait des unités et des militaires restants des forces armées de l’Arménie (...) et sur la dissolution et le désarmement complet des formations armées de l’Armée de défense du Nagorny Karabakh », a déclaré la présidence séparatiste. L’accord devait être effectif à partir de 13 h heure locale (11 h, heure de Paris).

L’Arménie « n’a pas participé » à la rédaction de l’accord de cessez-le-feu, a précisé le premier ministre arménien, Nikol Pashinyan, qui craint que les manifestations des séparatistes à Erevan ne dégénèrent en émeute.

Cet accord , qui stipule, selon les termes du Ministère de la défense azéri, le retrait total « des unités et du personnel militaire restants des Forces armées de la République d'Arménie » de la zone de déploiement du contingent russe de maintien de la paix, entérine donc le retrait total du matériel militaire et des armes du territoire du Haut-Karabakh.

Plusieurs points sont à souligner sur la situation actuelle :
- Le nombre de résidents arméniens au Karabakh a diminué, bien que les "dirigeants" séparatistes aient essayé de faire payer ceux qui partaient pour l'Arménie.
- Il n'y a pas de "crise humanitaire" au Karabakh, ce qui a été confirmé à plusieurs reprises récemment par les Arméniens eux-mêmes.
- Les routes sont ouvertes pour que les résidents arméniens du Karabakh puissent partir s'ils le souhaitent.

Un communiqué de la Présidence de l’Azerbaïdjan annonce qu’une rencontre est prévue le 21 septembre à Yevlakh avec les représentants des Arméniens vivant au Karabakh pour discuter des solutions de réintégration des Arméniens du Karabakh de leur sécurité et de la garantie de leurs droits au sein de la République d’Azerbaïdjan.

Après 30 ans d’occupation et d’actions sanglantes menées par les séparatistes arméniens, hélas parfois soutenus de manière irresponsable par certains pays étrangers, l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan, telle qu’elle a été fixée par les différentes résolution du Conseil de sécurité de l’ONU est en passe de devenir une réalité. Il est dommage qu’il ait fallu en passer pour cela par des affrontements plutôt que par les négociations proposées par l’Azerbaïdjan.
Mais il n’était plus possible, pour aucun des pays environnants, y compris l’Arménie, de laisser pourrir une situation qui mettait en péril l’ensemble de la région.

Une nouvelle ère de paix et de collaboration s’ouvre désormais, à condition bien sûr que la raison continue de l’emporter et que le nationalisme arménien ne soit pas une fois encore instrumentalisé.

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