AIR FRANCE ET AIRBUS MIS HORS DE CAUSE DANS L'ACCIDENT MORTEL RIO-PARIS DE 2009
Paris / La Gazette
La justice française a blanchi Air France et Airbus des accusations d'homicide involontaire dans le cadre de l'accident mortel de juin 2009 qui a coûté la vie aux 228 personnes à bord.
L'Airbus A330 exploité par Air France a décroché pendant une tempête et a plongé dans l'océan Atlantique.
Le tribunal correctionnel de Paris a estimé que même si des erreurs avaient été commises, le lien de causalité entre ces erreurs et l'accident n'avait pas pu être prouvé.
Les familles des victimes ont réagi avec colère à l'acquittement.
Elles sont apparues stupéfaites à la lecture du verdict, à l'issue d'un long procès public.
Danièle Lamy, présidente de l'association qui représente les victimes, a déclaré que les familles étaient « dégoûtées » que leur long combat pour la justice n'ait abouti à rien.
« Tout ce qui reste de ces 14 années d'attente, c'est le désespoir, la consternation et la colère », Mme Lamy.
Il s'agit du premier procès pour homicide involontaire d'une entreprise à se tenir en France.
Air France et Airbus ont toujours nié les accusations, pour lesquelles ils risquaient une amende maximale de 225 000 euros.
Les compagnies ont déclaré qu'une erreur de pilotage était à l'origine de l'accident.
L'enquête a révélé que l'avion avait rencontré un orage à haute altitude quelques heures après son départ de Rio de Janeiro.
Lorsque les capteurs de vitesse ont gelé et donné de fausses indications, les pilotes n'ont pas suivi la procédure correcte et ont perdu le contrôle de l'avion, qui a plongé dans l'océan.
Le juge du tribunal a déclaré qu'il y avait eu plusieurs actes de négligence de la part des deux compagnies, mais qu'il n'y avait pas suffisamment de certitude pour tenir Airbus et Air France pour responsables de l'accident.
Air France a exprimé « sa plus profonde sympathie » aux proches des victimes et Airbus a réaffirmé son « engagement total (...) en matière de sécurité aérienne ».
Les 12 membres d'équipage et les 216 passagers à bord du vol ont été tués lorsque l'avion s'est écrasé en mer d'une hauteur de 38 000 pieds (11 580 m), ce qui en fait l'incident le plus meurtrier de l'histoire de l'aviation française.
L'épave de l'avion a été découverte après de longues recherches sur 10 000 km² de fond marin.
Les victimes étaient originaires de 33 pays différents.
