ERDOGAN ATTEND DES MESURES DE LA PART DES ÉTATS-UNIS CONCERNANT LA VENTE DE F-16 POUR L'ADHÉSION DE LA SUÈDE À L'OTAN
Paris / La Gazette
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'attend à ce que les États-Unis répondent en nature et vendent à Ankara des avions de combat F-16 lorsque le parlement turc aura approuvé la demande d'adhésion de la Suède à l'OTAN.
"En ce qui concerne la question des F-16, nous avons dit à l'autre partie : + Les États-Unis ont leur Congrès, et nous avons notre propre Congrès, c'est-à-dire le Parlement, qui prendra la décision finale [sur l'approbation de la candidature de la Suède]. En tant que président, je l'ai soumis [le protocole de ratification] au parlement et vous [les États-Unis] m'avez remercié. J'ai fait mon devoir et j'attends maintenant quelque chose de vous en retour. Prenons ces mesures ensemble, simultanément +", a déclaré M. Erdogan aux journalistes à son retour d'un sommet des pays du golfe Persique au Qatar.
Il a également asséné que la Turquie était en pourparlers pour l'achat de l'avion de combat européen Eurofighter au cas où les États-Unis refuseraient de vendre des F-16 à Ankara. M. Erdogan a ajouté que la Turquie avait également d'autres options en termes d'avions de combat de nouvelle génération.
Il y a quelques années, la Turquie a demandé aux États-Unis de lui fournir 40 avions de combat F-16 Block 70 et 80 kits Block 70 pour réparer et moderniser ses avions existants. Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré précédemment que certains membres du Congrès américain avaient suggéré que les livraisons d'avions soient subordonnées à la prise de mesures par Ankara pour permettre à la Suède d'adhérer à l'OTAN. Début novembre, les médias ont rapporté que les négociations techniques sur l'achat par la Turquie d'avions de combat F-16 aux États-Unis étaient terminées et qu'Ankara s'attendait à une décision positive à ce sujet.
Le ministre turc de la Défense, Yasar Guler, a annoncé des plans d'achat d'avions Eurofighter Typhoon lors des auditions sur le budget militaire au parlement à la mi-novembre. Il a indiqué qu'Ankara avait déjà obtenu l'accord du Royaume-Uni et de l'Espagne et qu'elle essayait de persuader l'Allemagne.
La Turquie a exigé de la Suède qu'elle prenne des mesures supplémentaires afin de réprimer les membres locaux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme un groupe "terroriste" par Ankara, l'Union européenne et les États-Unis.
Les alliés de l'OTAN ont récemment exprimé leur déception face à la lenteur du processus à Ankara.
La Suède et la Finlande ont demandé à rejoindre l'OTAN en mai de l'année dernière, suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Pour rejoindre l'alliance, un candidat doit être approuvé par tous les membres. Si l'adhésion de la Finlande a été approuvée en avril, la Turquie et la Hongrie doivent encore approuver la demande d'adhésion de la Suède.
