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Paris / La Gazette

La Chine a dénoncé le fait que la répression menée par les États-Unis pourrait conduire à un conflit, tout en défendant ses liens étroits avec la Russie, qui ne constituent « une menace pour aucun pays ».

Le président chinois Xi Jinping a condamné cet "endiguement" (un mot hérité de la guerre froide) et a exhorté le secteur privé du pays à stimuler l'innovation et à devenir plus autonome.

Les ambitions technologiques de la Chine ont été frappées par une série de restrictions imposées par les États-Unis et leurs alliés occidentaux, et Pékin a réaffirmé la nécessité de renoncer aux importations dans des secteurs perçus comme vitaux pour la sécurité nationale, tels que les semi-conducteurs et l'intelligence artificielle.

Ces derniers mois, Washington a renforcé les sanctions à l'encontre des fabricants de puces chinoises, invoquant des préoccupations de sécurité nationale et le risque que la technologie soit utilisée par l'armée chinoise.

Dans une rare critique directe des États-Unis, Xi Jinping a déclaré aux chefs d'entreprise que « les pays occidentaux, sous l'égide des États-Unis, ont mis en œuvre un confinement, un encerclement et une répression tous azimuts à l'égard de la Chine, ce qui a posé des défis graves et sans précédent au développement de notre pays ».

Xi Jinping , qui se verra confier un troisième mandat présidentiel consécutif dans les prochains jours lors du congrès national du parti (CNP), a estimé que les cinq dernières années avaient été marquées par une nouvelle série d'obstacles qui menaçaient d'entraver l'essor économique de la Chine.

Selon l'agence de presse étatique Xinhua, Xi Jinping a martelé que la Chine devait « avoir le courage de se battre alors que le pays est confronté à des changements profonds et complexes dans le paysage national et international », dans le discours qu'il a prononcé devant les délégués de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), qui se tient parallèlement au Congrès national du parti (CNP).

Xi Jinping , âgé de 69 ans, a déclaré que les entreprises privées « devraient prendre l'initiative de poursuivre un développement de haute qualité », a rapporté Xinhua lundi en fin de journée.

En début de semaine, Xi Jinping s'est engagé à renforcer la capacité de production de la Chine et a insisté que le pays devrait être capable de se débrouiller seul.

« J'ai toujours dit qu'il y avait deux domaines critiques pour la Chine : l'un est de sauvegarder notre bol de riz, l'autre est de construire un secteur manufacturier fort », a-t-il évoqué.

« En tant que grande nation de 1,4 milliard d'habitants, nous devons compter sur nous-mêmes... Nous ne pouvons pas dépendre des marchés internationaux. Nous ne pouvons pas compter sur les marchés internationaux pour nous sauver », a exhorté le dirigeant chinois.

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, a ensuite déclaré que les relations entre la Chine et les États-Unis devaient être fondées sur les intérêts mutuels et l'amitié, plutôt que sur « la politique intérieure des États-Unis et le néo-mcarthysme hystérique ».

Lors d'une vaste conférence de presse, l'ancien ambassadeur de Chine aux États-Unis, Qin Gang a rejeté les avertissements des pays occidentaux selon lesquels la Chine pourrait fournir des armes à la Russie dans le cadre de sa guerre en Ukraine, affirmant qu'elle n'accepterait pas de « rejeter la responsabilité, les sanctions, la répression et les menaces » visant Pékin.

Le mois dernier, la Chine a publié un document exposant sa position sur le conflit ukrainien, se présentant comme une partie neutre et exhortant les deux parties à entamer des négociations de paix.

La neutralité revendiquée par Pékin a été remise en question par les États-Unis et d'autres alliés de l'Ukraine, la Russie et la Chine ayant décrit leurs relations bilatérales comme étant « sans limites » quelques semaines avant l'invasion.

Qin Gang a souligné que la Chine n'était « ni à l'origine de la crise, ni partie prenante, et qu'elle n'avait fourni d'armes à aucune partie », ajoutant que les pourparlers de paix devraient commencer « dès que possible ».

Les relations entre Pékin et Moscou ne constituent « une menace pour aucun pays du monde », a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie chinoise a également réitéré la position officielle selon laquelle la Chine « maintiendrait l'option de prendre toutes les mesures nécessaires » pour récupérer Taïwan.

Il a mis en garde contre la tentation de « sous-estimer la forte détermination, la ferme volonté et la puissante capacité du gouvernement et du peuple chinois à défendre la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale ».