L'AIE PRÉVIENT QUE LA RÉDUCTION DE LA PRODUCTION DE PÉTROLE BRUT PAR L'ARABIE SAOUDITE ET LA RUSSIE ENTRAÎNERA UNE PÉNURIE DE L'OFFRE
Paris / La Gazette
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a averti mercredi que les réductions de la production de pétrole brut par l'Arabie saoudite et la Russie, les deux principaux exportateurs de l'OPEP+, entraîneront une pénurie « substantielle » de l'offre jusqu'à la fin de l'année.
L'agence, qui a publié son dernier rapport sur le marché du pétrole mercredi, a indiqué que l'offre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés, connue sous le nom d'OPEP+, a diminué de 2 millions de barils par jour (bpj) depuis le début de l'année, bien que l'augmentation de l'offre iranienne ait partiellement compensé le manque à gagner.
Le rapport est conforme aux récentes projections de l'OPEP selon lesquelles la demande mondiale de pétrole augmentera de 2,25 millions de bpj en 2024, contre 2,44 millions de bpj en 2023.
La Chine, deuxième consommateur mondial de pétrole, est en passe de représenter 75 % de l'augmentation de la demande mondiale de pétrole cette année, bien que son économie traverse une période difficile.
La réduction de la production des membres de l'OPEP+ depuis le début de l'année 2023 a été « jusqu'à présent compensée par une augmentation de l'offre des producteurs extérieurs à l'alliance », selon le rapport, qui ajoute que l'offre record des États-Unis et du Brésil est à l'origine d'une augmentation de 1,9 million de bpj de la production des pays non membres de l'OPEP+ entre janvier et août. De même, l'Iran, qui fait toujours l'objet de sanctions, a augmenté sa production d'environ 600 000 bpj.
Au début du mois, la Russie et l'Arabie saoudite ont annoncé une prolongation de leurs réductions volontaires de production jusqu'à la fin de l'année, dans le but apparent de faire remonter les prix. L'Arabie saoudite a décidé de prolonger sa réduction volontaire de production d'un million de bpj, tandis que la Russie a prolongé sa réduction volontaire des exportations de pétrole de 300 000 bpj jusqu'à la fin de l'année.
« L'alliance entre l'Arabie saoudite et la Russie s'avère être un formidable défi pour les marchés pétroliers », indique le rapport de l'AIE.
Le rapport souligne également que les stocks mondiaux de pétrole observés ont chuté de 76,3 millions de barils pour atteindre leur niveau le plus bas depuis 13 mois en août, grâce à une baisse marquée du pétrole dans l'eau.
Les prix du pétrole brut ont oscillé dans une fourchette étroite, le prix du pétrole daté de la mer du Nord se situant autour de 85 dollars le baril en août.
« Les prix ont augmenté à la fin du mois, car les fondamentaux sont revenus au premier plan et ont dépassé les 90 dollars le baril pour la première fois en 10 mois, après que l'Arabie saoudite et la Russie ont prolongé les réductions volontaires de production jusqu'à la fin de 2023 », ajoute le rapport de l'AIE.
