LE COMITÉ INTERNATIONAL OLYMPIQUE RETIRE LA RECONNAISSANCE DE L'ASSOCIATION INTERNATIONALE DE BOXE AUX ÉPREUVES OLYMPIQUES
Paris / La Gazette
Le Comité international olympique (CIO) a exclu l'Association internationale de boxe (AIB) de ses rangs parce qu'elle n'a pas mené à bien les réformes en matière de gouvernance, de finances et d'éthique.
Lors d'une session extraordinaire virtuelle du CIO, 69 membres ont voté en faveur de l'exclusion de l'IBA, une seule voix s'étant exprimée contre. Dix membres se sont abstenus.
La décision du CIO était inévitable après avoir été recommandée il y a deux semaines par la commission exécutive, organe présidé par Thomas Bach, président du CIO.
La boxe conservera toutefois son statut de sport olympique aux Jeux de Paris en 2024.
« Nous accordons une grande importance à la boxe. Nous avons un problème extrêmement sérieux avec l'IBA en raison de sa gouvernance », a déclaré M. Bach aux membres du CIO lors de leur réunion en ligne.
Le différend porte sur la gestion de l'IBA par des présidents ouzbeks et russes, que le CIO désapprouve, sur ses finances soutenues par l'entreprise énergétique russe Gazprom, ainsi que sur l'intégrité des combats et des jugements.
« Les boxeurs méritent pleinement d'être dirigés par une fédération internationale intègre et transparente », a estimé le président du CIO.
Les fédérations nationales de boxe ont défié les avertissements du CIO en 2018 en élisant Gafur Rakhimov comme président. L'homme d'affaires originaire d'Ouzbékistan aurait eu des liens avec le crime organisé et le trafic d'héroïne. L'élection d'Umar Kremlev pour remplacer M. Rakhimov en 2020 a suivi une autre série d'avertissements électoraux du CIO qui sont restés lettre morte.
Les dettes de l'IBA, qui avoisinaient les 20 millions de dollars, ont été effacées sous M. Kremlev, et le CIO s'est opposé à la dépendance financière de l'organisme de boxe à l'égard de la société russe Gazprom.
Le mois dernier, lors des championnats du monde masculins, Kremlev a annoncé que l'IBA n'était plus sponsorisée par Gazprom, et sa rhétorique à l'encontre des officiels olympiques est devenue plus conflictuelle.
Le CIO supervise déjà les compétitions de boxe pour les Jeux olympiques de Paris sans la participation de l'IBA, comme il l'a fait pour les Jeux de Tokyo en 2021.
Cette décision signifie que la boxe peut désormais être confirmée dans le programme olympique de 2028 à Los Angeles, que le CIO et M. Bach avaient retenu comme moyen de pression contre l'IBA. La présence de la boxe à Los Angeles est « garantie », a-t-on appris jeudi auprès des membres.
L'IBA, qui a qualifié la décision de jeudi d'« énorme erreur », peut faire appel auprès du Tribunal arbitral du sport.
L'expulsion est « catastrophique pour la boxe mondiale et contredit de manière flagrante les affirmations du CIO selon lesquelles il agit dans le meilleur intérêt de la boxe et des athlètes », a fait valoir l'IBA, dont le siège est à Lausanne, dans un communiqué.
