APRÈS LA FRANCE, L'ALLEMAGNE ENVISAGE DE TESTER L'IPHONE 12 POUR DÉTECTER LES RADIATIONS
Paris / La Gazette
Les régulateurs allemands pourraient soumettre l'iPhone 12 d'Apple à un test de rayonnement électromagnétique après que la France a interdit la vente des appareils pour dépassement des niveaux de rayonnement autorisés.
Un porte-parole de l'Agence fédérale allemande des réseaux, qui supervise notamment les équipements de télécommunications, a déclaré que la décision française devrait guider les réponses des autres régulateurs européens.
Le ministre délégué chargé du Numérique de la France, Jean-Noël Barrot, a annoncé ce mardi sur X (ex-Twitter) que « la commercialisation de l'iPhone 12 est interrompue en France jusqu'à ce qu'Apple propose une mise à jour pour tous les appareils concernés ».
Mardi, l'Agence nationale des fréquences (ANFR) a demandé à Apple de retirer du marché français l’iPhone 12 à compter du 12 septembre 2023, suite à un dépassement de la limite de débit d’absorption spécifique (DAS) constaté sur ce modèle.
L'ANFR a également demandé à la marque à la pomme de « prendre immédiatement toutes mesures visant à empêcher la mise à disposition sur le marché des téléphones concernés présents dans la chaîne d'approvisionnement ». Concernant les téléphones déjà vendus, « Apple doit prendre dans les meilleurs délais des mesures correctives visant à rendre les téléphones concernés conformes. À défaut, il appartiendra à la société Apple de les rappeler », continue l'ANFR.
Lors des tests avec un téléphone porté dans une poche de veste ou dans un sac, les valeurs de ce smartphone, sorti en 2020, se sont révélées conformes. En revanche, lorsque l'appareil a été évalué au contact du corps – c’est-à-dire un téléphone tenu à la main ou dans une poche de pantalon –, ce modèle dépasse la limite de débit d’absorption spécifique.
« Si la procédure en France est suffisamment avancée, l'Agence fédérale des réseaux envisagera une procédure pour le marché allemand », a prédit le porte-parole de l'agence allemande.
Il a ajouté que les régulateurs allemands étaient en contact avec leurs collègues français.
L'ANFR a récemment testé 141 téléphones en laboratoire pour déterminer la quantité de rayonnements électromagnétiques que le corps absorbe pendant le fonctionnement du téléphone. Il s'est avéré que l'iPhone 12 dépassait la limite fixée pour un contact direct avec le corps, par exemple dans la main ou dans la poche.
Toutefois, Jean-Noël Barrot a estimé qu'une mise à jour du logiciel pourrait résoudre le problème. Si Apple ne résout pas le problème, l'ANFR a averti qu'elle ordonnerait le rappel des appareils dans toute la France.
Apple conteste les conclusions de l'organisme de surveillance, affirmant que l'iPhone 12 a été certifié par plusieurs organismes internationaux comme étant conforme aux normes mondiales en matière de radiations.
Le principal problème causé par le type de rayonnement "non ionisant" d'un téléphone est l'échauffement des tissus corporels. Au-delà des limites fixées, et en fonction de la durée d'exposition, cela peut entraîner des effets sur la santé tels que des brûlures ou des coups de chaleur, selon la Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants (ICNIRP), un organisme qui établit des lignes directrices pour les limites à l'échelle mondiale.
Dans le cadre de ses missions de surveillance du marché des équipements radioélectriques et du contrôle de l’exposition du public aux ondes électromagnétiques, l’ANFR a réalisé des vérifications sur les téléphones portables mis sur le marché français. Elle a récemment contrôlé les débits d’absorption spécifique (DAS) de 141 téléphones dont le téléphone Apple iPhone 12. Le DAS permet de quantifier l’énergie transportée par les ondes électromagnétiques et absorbée par le corps humain.
Ces téléphones font ensuite l’objet de mesures de contrôle par des laboratoires accrédités, qui permettent à l’ANFR de s’assurer que les valeurs de DAS sont conformes à la réglementation européenne. Ces exigences impliquent que les appareils soient évalués au contact du corps pour le DAS « membre » - c’est-à-dire un téléphone tenu à la main ou dans une poche de pantalon - et à une distance de 5 mm pour le DAS « tronc » - c’est-à-dire un téléphone porté dans une poche de veste ou dans un sac. Ils doivent ainsi respecter les valeurs limites réglementaires de 4 W/kg pour le DAS « membre » et 2 W/kg pour le DAS « tronc ». Les mesures de l’ANFR ont révélé une valeur de DAS « membre » dépassant cette limite, soit 5,74 W/kg. En revanche, les valeurs de DAS « tronc » sont conformes.
