Lagazette

Paris / La Gazette

Les Nations Unies et de nombreuses agences humanitaires exhortent la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) à accorder des dérogations aux sanctions imposées au Niger à la suite du coup d'État, car elles menacent la santé d'une partie de la population.

« Il n'y a aucun moyen de faire entrer l'aide humanitaire dans le pays », a déploré Emmanuel Gignac, représentant de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés au Niger, cité par l'agence de presse Reuters.

« Les biens immédiats (affectés) seront la nourriture et ensuite l'accès aux médicaments, aux drogues », a-t-il évoqué.

Il a brossé le tableau d'une situation qui pourrait s'aggraver : l'électricité ayant été coupée par le Nigéria, les gens comptent de plus en plus sur les générateurs, mais l'approvisionnement en carburant pourrait être menacé.

À la suite du coup d'État du 26 juillet, certains voisins du Niger ont fermé leurs frontières communes afin de faire pression sur la junte pour qu'elle permette un retour à un régime civil.

M. Gignac a précisé que Martin Griffiths, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence des Nations Unies, avait écrit à la Cedeao pour demander des dérogations, rapporte encore Reuters.

L'International Rescue Committee (IRC) fait partie des dizaines d'agences qui ont fait écho à cet appel, déclarant que « les exemptions sont vitales pour assurer un accès ininterrompu aux services d'assistance humanitaire pour les populations vulnérables, en particulier les enfants, au Niger ».

« L'horloge tourne et la vie des enfants nigériens est en jeu », a averti Paolo Cernuschi, directeur de l'IRC au Niger.

« Actuellement, les stocks de fournitures vitales, telles que l'aide nutritionnelle et les fournitures médicales, sont bloqués aux frontières en raison des sanctions. Dans un pays où les taux de malnutrition aiguë sont alarmants, ces retards pourraient s'avérer catastrophiques », a-t-il martelé.